Khaled Benaissa a campé le rôle principal dans le biopic Larbi Ben M’hidi du réalisateur Bachir Derrais. Un film qui raconte la vie et le parcours de ce héros de la Révolution algérienne.
Pour réussir à se glisser dans la peau de Larbi Ben M’hidi, Khaled Benaissa a dû suivre un régime alimentaire draconien afin de perdre du poids et de travailler répliques et mimiques avec un coach professionnel.
L’acteur mesure sa chance d’avoir décroché le rôle principal de ce biopic et nous en parle dans l’entretien qu’il nous a accordé.
Dans cet entretien, Khaled Benaissa raconte comment il s’est glissé dans la peau du personnage de Larbi Ben M’hidi.
Qu’est-ce que cela représente pour vous d’incarner à l’écran un héros de la Révolution algérienne comme Larbi Ben M’hidi ?
Khaled Benaissa : Pour tout comédien, incarner un rôle aussi présent dans la mémoire collective des Algériens est une grande responsabilité.
Quand j’ai appris que j’avais été retenu pour ce rôle, j’ai eu très peur au début, mais très vite, je l’ai pris comme un challenge qui m’a poussé à aller de l’avant et à beaucoup travailler afin de donner le meilleur de moi-même pour être à la hauteur de ce rôle. Le tournage s’est étalé sur deux ans et ce fut une aventure particulière.
Comment êtes-vous préparé à camper ce rôle ?
Khaled Benaissa : Il a fallu d’abord une préparation physique. Pour me mettre dans la peau de Larbi Ben M’hidi, j’ai dû suivre un régime alimentaire strict et élaguer 10 kg.
Et comme le tournage s’est déroulé en deux étapes (3 mois en 2015, puis 3 mois en 2016) avec des parties de tournages espacées, j’ai dû suivre ce régime deux fois.
Maintenir le même poids et la même concentration était difficile. Par ailleurs, une préparation psychologique était nécessaire pour incarner le personnage de Larbi Ben M’hidi durant les différentes étapes de sa vie.
J’ai été accompagné dans ce travail par un coach. Vie intime, évolution du personnage dans le temps, relation avec ses parents… tous ses éléments ont été utilisés pour humaniser ce personnage.
Le biopic Larbi Ben M’hidi est beaucoup plus un film politique qu’un film de guerre. Que pensez-vous de ce choix ?
Khaled Benaissa : Je pense que le choix de Bachir Derrais de donner cette orientation à ce biopic était judicieux. La filmographie algérienne regorge de films montrant des batailles, des fusillades et des scènes de guerre.
Il y avait tellement de choses à raconter sur la vie de ce héros de la révolution qu’il ne fallait pas perdre de temps dans ce genre de scènes.
Le principal objectif de ce film était d’humaniser ce révolutionnaire.
Le biopic se concentre aussi sur les échanges et les discussions entre les chefs historiques de la révolution. Ces aspects intéressent grandement le public algérien.
Comment avez-vous été sélectionné pour ce rôle ?
Khaled Benaissa : J’ai répondu à un casting classique au même titre que d’autres comédiens. La production nous conviait régulièrement à des essais.
Bachir Derrais et Nadjib Oulebsir me téléphonaient pour me demander : « Est-ce que tu as une moustache ou une barbe actuellement ? » et je repartais pour un bout d’essai. La production a trouvé que j’avais quelques ressemblances avec Larbi Ben M’hidi : front dégagé…
Je suis un peu plus grand de taille (14 cm de plus), détail qui pouvait être ajusté par la magie du cinéma. J’ai très vite dit à Bachir Derrais : « Je veux le rôle de Larbi Ben M’hidi et rien d’autre ».
Remporter le prix de la meilleure interprétation masculine aux journées cinématographiques de Carthage en 2014 dans « L’Oranais » de Lyes Salem a joué en ma faveur et a rassuré le réalisateur.
Le film a été projeté en avant-première le 4 mars dernier à Alger. Il a été projeté à Paris le 5 avril. Vous avez incarné à la perfection le rôle de Ben M’hidi. Sa personnalité vous a-t-elle motivée à bien camper ce personnage historique ?
Khaled Benaissa : Ce rôle a été un véritable cadeau pour moi. Rien de pire pour un comédien que de s’ennuyer sur un plateau de tournage parce qu’il n’a pas assez de scènes à tourner.
Ce qui n’a pas été le cas pour moi. Le personnage m’a offert une multitude de situations à interpréter. Larbi Ben M’hidi n’était pas dans le dialogue. Il était dans la présence.
Il regardait et écoutait ses interlocuteurs. Incarner ses silences, c’est aussi camper son personnage. Me glisser dans sa peau fut un bonheur absolu. C’est une chance inouïe d’avoir décroché ce rôle.
Un dernier mot ?
Khaled Benaissa : Je suis architecte de formation. L’architecture a des points communs avec le cinéma. Dans ces deux domaines, le côté artistique et technique se rejoignent. Mes études m’ont beaucoup aidé dans mon métier de comédien.
Sans la technique (caméra, son, machinerie) un film ne pourrait pas exister. De même, qu’on peut dessiner une belle maison, mais sans technique, on ne pourrait pas l’habiter.
J’en profite pour rendre hommage à mes deux enseignants de l’EPAU, M. et Mme Kassab qui m’ont accompagné durant mes études d’architecture. Être architecte et jouer le rôle de l’architecte de la révolution, ce n’est pas mal quand même (rires) !
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