Pourquoi le journaliste Khaled Drareni a-t-il été arrêté et pour quels motifs il est poursuivi ?
Me Noureddine Benissad, membre du collectif de défense et président de la LADDH. Deux questions ont été posées par le procureur de la République à Khaled Drareni : Avez-vous participé à quelconque attroupement du samedi ou avez-vous incité à un quelconque attroupement pour la même journée ? M. Drareni a répondu par la négative en précisant qu’il couvrait la manifestation en tant que journaliste. Il est donc poursuivi pour ces deux chefs d’inculpation.
La décision de prolonger la garde à vue de 24 heures est-elle justifiée ?
La décision du procureur de la République de prolonger la garde à vue de Khaled Drareni de 24 heures est parfaitement légale. Est-ce qu’elle est justifiée ? Au regard des faits reprochés à Khaled Drareni et de ses déclarations notamment le fait qu’il n’a fait que couvrir la manifestation en sa qualité de journaliste, je ne vois pas en quoi la prolongation de la garde à vue puisse apporter un fait nouveau.
Qu’en est-il de Samir Benlarbi ?
Il est exactement reproché les mêmes faits à Samir Benlarbi alors que lui aussi a nié le fait de s’être attroupé ou d’avoir incité à un attroupement. Il a déclaré avoir simplement participé à une manifestation pacifique.
Etes-vous optimiste pour la suite de la procédure ?
Je suis bien entendu optimiste pour l’issue de cette affaire pour la simple raison que les uns n’ont fait que participer à une manifestation pacifique et donc ils ont exercé un droit fondamental garanti par la Constitution, le pacte international sur les droits civils et politiques ratifié par l’Algérie et « béni » par le discours officiel.
Khaled Drareni n’a fait qu’exercer son métier de journaliste en couvrant la manifestation. Le droit d’informer est un droit qui a pour corollaire une protection du journaliste par les autorités au regard des dispositions de la Constitution et de la loi organique sur l’information.
Franchement et encore une fois, la justice n’a pas vocation à traiter et à réguler les problèmes politiques. Le pouvoir doit assumer sa responsabilité à amorcer des solutions politiques face à la crise. Il doit comprendre que le rôle de la justice est précisément de protéger les libertés.