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L’ancien président français Jacques Chirac est mort

L’ancien président français Jacques Chirac est mort

La famille de l’ancien président de la République vient d’annoncer son décès à l’âge de 86 ans.

Jacques Chirac, ancien président de la République (1995-2007) est décédé à l’âge de 86 ans. L’annonce a été faite par sa famille ce matin.

En retrait après son départ de Élysée, l’ancien président avait quasiment disparu de la scène publique, et avait très affecté par le décès de sa fille Laurence.

De ses débuts en Corrèze, à son arrivée à l’Élysée en 1995 qu’il quittera en 2007, Jacques Chirac n’aura cessé de gravir les échelons et de traverser le XXe siècle en étant toujours proche du pouvoir. Un pouvoir et ses inévitables tentations, qui lui vaudront, après des années de procédure, une condamnation en décembre 2011 dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris.  De par sa longévité politique, avec une carrière entamée sous De Gaulle, l’homme a marqué l’histoire de la Ve République.

Les premiers faits d’armes

Après des études à Sciences Po Paris puis à l’ENA (promo 1959), il commence son ancrage local en Corrèze, en se faisant élire conseiller municipal puis député en 1967. Commence alors son ascension vers le pouvoir : nommé secrétaire d’Etat aux Affaires sociales la même année (vidéo ci-dessous), sous la présidence de De Gaulle – il crée l’ANPE, il devient ministre de l’Agriculture en 1972.

En 1974, après l’élection de Giscard, qu’il avait  soutenu aux dépens de  du gaulliste Jacques Chaban-Delmas, Jacques Chirac devient Premier ministre, avant de démissionner deux ans plus tard, se sentant bridé par le président. Redevenu député, il lance le RPR (Rassemblement pour la République) qui prend la place de l’UDR. Il décide ensuite de briguer la mairie de Paris, face au giscardien Michel d’Ornano : en mars 1977, il conquiert l’hôtel de Ville. Les Parisiens le rééliront en 1983 puis 1989.

Matignon et l’opposition

Après des législatives plutôt réussies en 1978 (le RPR est le premier groupe à l’Assemblée Nationale), puis une campagne européenne en demi-teinte (le parti arrive en 4e position derrière les communistes), Jacques Chirac se lance dans la bataille de l’élection présidentielle de 1981. Pour sa première candidature, il arrive derrière Giscard d’Estaing et Mitterrand au premier tour, et déclare qu’il ne votera pas pour VGE au second tour. Malgré la victoire des socialistes, il conserve son siège de député en Corrèze face à…François Hollande.

Etant désormais dans l’opposition, il profite de la première cohabitation en 1986 pour redevenir Premier ministre, sans renoncer à son mandat de maire. Il lance une vague de privatisations dans la banque, les télécommunications et l’industrie, tout en libéralisant des domaines comme l’investissement et l’entreprise privée.

Balladur contre Chirac

En 1988, pour sa deuxième candidature à l’élection présidentielle, Jacques Chirac se retrouve face au second tour à François Mitterrand. La campagne est marquée par le score élevé de Jean-Marie Le Pen (14,4%) et par l’âpre duel télévisé entre les deux finalistes. Jacques Chirac est finalement battu au second tour. En 1993, Edouard Balladur arrive à Matignon à la faveur du raz-de-marée de la droite aux législatives, qui obtient 485 sièges de députés.

Jacques Chirac, qui ambitionne toujours d’être élu président, voit son « ami  de trente ans » Premier ministre déclarer sa candidature en 1995. Faisant campagne sur la « fracture sociale », il devance Edouard Balladur au premier tour puis est élu face à Lionel Jospin et accède enfin à l’Elysée.

L’Elysée et la cohabitation

Avec son Premier ministre Alain Juppé, il poursuit la vague de privatisations de 1986. Il a également quelques actes politiques forts : reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs lors du 53e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, reprise des essais nucléaires,  abolition du service militaire, passage du septennat au quinquennat.

Pendant l’hiver 1995, les projets de réforme des retraites du public et celui de la Sécurité Sociale provoquent d’énormes grèves. Si le premier est retiré, le second sera appliqué via une loi permettant de légiférer par ordonnances. En 1997, Jacques Chirac décide de dissoudre l’Assemblée nationale : les élections voient le retour de la cohabitation avec Lionel Jospin premier ministre, qui durera jusqu’en 2002.

Le second mandat

Le soir du 21 avril, ce dernier est éliminé dès le premier tour, et Jacques Chirac se retrouve en duel avec Jean-Marie Le Pen. Refusant un débat télévisé, il est réélu à une écrasante majorité (82,21% des suffrages).

Son second mandat sera marqué par son refus d’intervenir militairement en Irak, mais aussi par le combat perdu lors du référendum sur la Constitution européenne qui voit le « non » l’emporter en mai 2005. Cette défaite provoque la démission de Jean-Pierre Raffarin et l’arrivée de Dominique De Villepin à Matignon. La fin du mandat sera quant à elle marquée par les émeutes en banlieue de 2005 qui conduisent au rétablissement de l’état d’urgence pendant deux mois, mais aussi par le recul sur le contrat première embauche (CPE) après une large mobilisation.

Après 12 ans passés à l’Elysée, Jacques Chirac, qui décide de ne pas briguer un troisième mandat, transmet le pouvoir à Nicolas Sarkozy le 16 mai 2007, avant de quasiment disparaître de la vie publique à partir de 2010.


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