L’Égypte abritera la prochaine Coupe d’Afrique des nations CAN-2019 (15 juin – 13 juillet), en remplacement du Cameroun, dont l’organisation lui a été retirée en raison du retard accusé dans les travaux des infrastructures devant abriter la compétition.
L’Égypte, qui va organiser l’événement continental pour la 5e fois de son histoire après 1959, 1974, 1986, et 2006, a obtenu 16 voix, contre une seulement pour l’Afrique du Sud, et une abstention.
L’Algérie fait partie bien évidemment des équipes ayant réussi jusque-là à composter leur billet pour cette 32e édition, à une journée de la fin de la campagne qualificative en mars prochain.
La délocalisation de cette CAN-2019, qui va se dérouler pour la première fois en présence de 24 nations, aura-t-elle des répercussions sur les Verts ? certainement oui, estiment les observateurs. Décryptage.
Une rivalité historique
La rivalité entre l’Algérie et l’Égypte sur le plan sportif est ancrée depuis des décennies. Les matchs ayant opposés les deux équipes ont souvent été marqués par des tensions extra-sportives en dehors des terrains.
En 2009, l’Égypte et l’Algérie s’affrontaient le 14 novembre au Caire dans un match décisif pour la qualification au Mondial 2010. À leur arrivée dans la capitale égyptienne, les joueurs se sont fait agresser par des jets de pierres : le bus est caillassé. S’en est suivie une guerre psychologique insoutenable. Deux jours plus tard, l’Algérie perdait son match (2-0) ce qui avait permis à l’Égypte de disputer le match barrage à Oumdurman au Soudan, remporté par les Verts (1-0).
En juin prochain, l’équipe nationale sera certainement mise à rude épreuve par les médias égyptiens, surtout dans le cas où elle aura comme adversaire l’Égypte, désormais favori N.1 pour succéder au Cameroun dans le palmarès de l’épreuve. Les Pharaons ont gagné trois des quatre CAN organisées sur leur sol (1959, 1986 et 2006). Ils ont échoué à l’emporter en 1974 où ils s’étaient contentés de la troisième place.
Autre détail qui ne plaide pas en faveur des Verts : le climat. Le sélectionneur national Djamel Belmadi a fait savoir récemment qu’il préférait jouer en Afrique du Sud plutôt qu’en Égypte : « À cette période de la saison, il fera très chaud en Égypte, c’est pratiquement le même climat qu’au Qatar : une grosse chaleur et un taux élevé d’humidité, c’est quasiment difficile à jouer. En Afrique du Sud, les conditions climatiques sont très clémentes », a-t-il indiqué.
Le souhait de Belmadi n’a pas été exaucé. Le coach national devra ainsi préparer les Verts à faire face à plusieurs paramètres pour tenter de réaliser un tournoi honorable et atteindre le dernier carré de la compétition, objectif qui lui a été assigné par la fédération algérienne (FAF).
L’Égypte a fini par avoir les faveurs de l’instance continentale aux dépens de l’Afrique du Sud, qui s’est également portée candidate pour suppléer le Cameroun. Le Maroc qui se présentait dans la peau d’un sérieux prétendant et un remplaçant « idéal » du Cameroun, a fini par annoncé qu’il n’était pas intéressé. L’Afrique du Sud ou le Maroc auraient pu constituer le pays idéal pour l’équipe nationale, mais c’est finalement en Égypte que les Verts devront amorcer leur renouveau sur la scène continentale après plusieurs années de disette.