L’Algérie et le Maroc sont les principaux candidats à l’organisation de la coupe d’Afrique des nations 2025 (CAN 2025), retirée à la Guinée.

Malgré un CHAN 2022 très réussi, de plus en plus de voix avancent que l’Algérie devra attendre au moins deux ans supplémentaires pour abriter la compétition phare du continent. Autrement dit, le jeu des coulisses a fait son œuvre et les dés sont jetés en faveur du Maroc.

En décembre dernier, le commentateur algérien de Bein Sports, Hafid Derradji, avait lâché une véritable bombe en annonçant que la Confédération africaine de football (CAF) avait déjà tranché en faveur de la candidature marocaine. Selon le journaliste, l’Algérie devra attendre jusqu’en 2029, puisque l’édition 2027 est attribuée au ticket commun Nigeria-Benin.

Mais c’était avant le championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN 2022) organisé avec brio par l’Algérie entre le 13 janvier et le 4 février.

De l’avis de tous, l’édition a connu un succès phénoménal et surtout inattendu. Avec des stades flambant neufs, faciles d’accès et conformes aux normes internationales, une affluence record même lorsque le pays hôte ne joue pas, des liaisons aériennes entre les villes hôtes, des infrastructures d’accueil de qualité et l’absence du moindre incident, l’Algérie a subjugué l’Afrique.

Au point où on a avancé que la CAF songerait à maintenir la compétition réservée aux joueurs locaux après avoir envisagé de la supprimer faute de succès populaire et financier.

Le président de la CAF, Patrice Motsepe, a été contraint par ce qu’il a vu pendant son séjour à Alger de reconnaître publiquement que cette édition du CHAN est de loin la meilleure depuis le lancement de la compétition en 2009.

Un aveu d’une telle clarté et à un tel niveau de responsabilité est susceptible au moins de ressusciter l’espoir d’un rétropédalage de l’instance africaine, si réellement elle avait tranché en faveur du Maroc pour l’organisation de la CAN 2025. L’espoir était effectivement ressuscité, mais pas pour longtemps.

CAN 2025 : l’Algérie a mis la CAF devant un « dilemme »

Le vote devait avoir lieu le 10 février au Maroc, où étaient présents tous les membres du comité exécutif de la CAF pour le mondial des clubs. Mais l’annonce du pays retenu a été reportée, probablement à mars prochain, voire jusqu’à l’été selon diverses sources.

Les observateurs y ont vu un signe que c’est le Maroc qui a été choisi, expliquant que la CAF a évité de faire l’annonce dans le pays retenu pour éviter les accusations de parti pris.

Il y a quelques jours, le même Hafid Derradji était revenu à la charge, annonçant de nouveau que l’édition 2025 de la CAN a bel et bien été attribuée au Maroc, au détriment de l’Algérie. C’était dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Ce dimanche, il est revenu sur le sujet avec plus de certitude dans un article publié sur le site Al Djazair Al-an. « Avec le report de la date de l’annonce officielle des pays organisateurs des trois prochaines CAN, le scénario de l’octroi de l’organisation de l’édition 2025 au Maroc se confirme chaque jour davantage », écrit le commentateur.

Selon lui, un tel scénario était programmé avant même le dépôt des dossiers de candidature. Outre l’Algérie et le Maroc, la Zambie est également candidate ainsi que le duo Nigeria – Bénin. L’Algérie a officiellement déposé sa candidature à la mi-décembre pour organiser la CAN 2025.

Maigre consolation pour l’Algérie, elle organisera l’édition de 2027, et non celle de 2029 comme initialement envisagé, toujours selon ces spéculations. Il s’agit pour la CAF d’une manière de se sortir du « dilemme » devant lequel elle s’est retrouvée après le succès du CHAN en Algérie, estime Hafid Derradji.

Outre les capacités et le savoir-faire étalés par l’Algérie durant le CHAN 2022, la CAF a pourtant d’autres motifs de recaler la candidature du Maroc, dont le boycott du dernier CHAN pour une histoire futile de plan de vol et son désistement à organiser la CAN 2015 à quelques semaines du coup d’envoi.

D’où la conviction unanime que la CAF n’a pas tenu compte des critères d’éligibilité habituels, ni laissé aux membres de son comité exécutif la liberté de choisir le pays organisateur de la CAN 2025.