La chaîne de télévision qatarie BeIN Sports s’est dit mercredi « choquée et consternée », au lendemain de sa condamnation par un tribunal de commerce égyptien à une amende de 18 millions d’euros pour « violation de la loi » sur la concurrence.
Le groupe qatari est dans le collimateur des autorités égyptiennes depuis le refroidissement des relations entre Le Caire et Doha: l’Egypte fait partie d’un groupe de pays arabes, dont l’Arabie saoudite, ayant rompu en juin leurs relations diplomatiques avec le riche petit émirat gazier, accusé de soutenir des groupes extrémistes -ce qu’il dément- et de ne pas prendre assez de distance avec l’Iran.
« BeIN est choquée et consternée et rejette catégoriquement le jugement du Tribunal économique du Caire en Egypte », selon un communiqué de la chaîne, qui dénonce un « jugement infondé et politiquement motivé ».
Le tribunal égyptien a en outre condamné mardi le président de la chaîne, Nasser Al-Khelaïfi, également à la tête du club français Paris SG, à payer une amende de 400 millions de livres égyptiennes (environ 18 millions EUR).
« BeIN utilisera tous les moyens juridiques possibles pour contester la condamnation », ajoute la chaîne qui dit avoir « toujours agi conformément à la législation en la matière ».
La cour égyptienne reproche à la chaîne la vente groupée de championnats alors que chacun d’eux « représente un produit distinct et n’est relié d’aucune façon aux autres », selon l’Autorité locale de protection de la concurrence et d’interdiction des pratiques monopolistiques, un organisme officiel égyptien.
En 2014, BeIN Sports avait été accusé par cette instance « d’abus de position dominante », pour avoir contraint les Egyptiens intéressés par le Mondial de football à s’abonner pour une durée d’un an minimum et à s’équiper d’une marque spécifique de récepteur satellite.
Un accord à l’amiable avait toutefois finalement été trouvé.