La censure n’aura pas duré longtemps. Le clip de la chanson "Khelli Zman Ydor" du chanteur algérien TiMoh réapparaît sur Youtube, moins de trois semaines après sa suppression énigmatique par la célèbre plateforme de partage de vidéos de Google.
Le clip connaît un succès phénoménal. Après son rétablissement, il affiche ce dimanche 28 juillet 12 millions de vues. Il a été mis en ligne il y a quatre mois.
La suppression de la chanson algérienne à succès constitue un autre épisode des agissements de certains marocains qui réclament tout ce qui est algérien comme étant leur patrimoine.
Des agissements qui s’apparentent plus à du sabotage qu’à autre chose. Des activistes marocains ont signalé la chanson aux administrateurs de Youtube, accusant son auteur d’avoir plagié une œuvre marocaine.
« On a eu des dizaines de réclamations disant que la chanson est marocaine », a écrit TiMoh sur les réseaux sociaux, laissant penser que ce sont les Marocains qui sont à l’origine du problème, ajoutant toutefois qu’il ne cherchait pas à « créer la polémique ».
« Atteinte aux droits d’auteur », c’est d’ailleurs le motif avancé par les administrateurs de YouTube dans leur message annonçant la suppression du clip.
TiMoh remercie les « DZ » après le rétablissement de son clip sur Youtube
La suppression de « Khelli Zman Ydor » (laisse le temps tourner) a fait réagir Ti Moh et ses amis mais aussi beaucoup d’internautes algériens dont le créateur de contenu Iyas Begriche (Iyasoony) qui se sont donné le mot pour faire le nécessaire afin de rétablir l’œuvre, pour que d’autres créations algériennes ne subissent pas le même sort.
« Jusqu’à quand allons-nous nous taire ? », s’est interrogé sur Tik-Tok l’influenceur algérien Iyasoony, qui a suggéré à TiMoh de saisir la justice.
Le chanteur n’a pas eu besoin de recourir à la justice. Il a fait des réclamations auprès de la plateforme mondiale et avec le soutien de ses compatriotes, ça a fini par payer.
« Après deux réclamations (contestations) et l’intervention de nos DZ, le clip est de retour », a annoncé Ti Moh ce dimanche 28 juillet sur Instagram. « Merci pour votre solidarité, les Algériens sont un maranach habsine (on ne s’arrêtera pas) », a-t-il ajouté.
L’artiste a conclu sur une pique à ceux qui sont derrière cette tentative de sabotage : « Notre patrimoine est riche, c’est normal qu’il fasse peur. »
Ce n’est pas la première fois qu’un signalement des Marocains contre des éléments du patrimoine algérien provoque des conséquences fâcheuses. En février dernier, des activistes du pays voisin ont provoqué la fermeture par les Galeries Lafayette de Rosny 2 du « Village orientale », un espace dédié aux produits maghrébins et orientaux. Ils avaient multiplié les insultes et les menaces suite à l’exposition par la chef culinaire algérienne Sherazade Laoudedj d’un plat commun à tout le Maghreb, le sellou.
