La crise à l’APN s’enlise. Said Bouhadja persiste et signe : il refuse de céder aux pressions des chefs du FLN et du RND qui le pressent de démissionner. Quelques heures après les déclarations faites ce samedi par Ahmed Ouyahia puis Djamel Ould Abbes, le président de l’APN refuse de démissionner. Dans un entretien à TSA Arabi, publié ce samedi, il dénonce un « complot » et accuse Ouyahia de le « cibler ».
« Ahmed Ouyahia s’adresse-t-il à moi en tant que prédicateur ou cheikh d’une zaouia ? », s’interroge Said Bouhadja. « Il doit comprendre que nous sommes au courant de toutes les instructions qu’il a adressées à ses députés pour déstabiliser Said Bouhadja (…) Je le défie d’apporter le moindre argument qui justifierait mon départ de la présidence de l’APN », ajoute-t-il.
Selon lui, les députés du RND agissent en tant que « militants » et non comme des « élus, comme l’a prétendu Ouyahia ». Les agissements d’Ouyahia ont une dimension « politique », a-t-il ajouté. « L’affaire dépasse ma personne et la question de ma démission. Ils sont en train de créer une situation de vacance politique et constitutionnelle. C’est cela la vérité. D’ailleurs, les déclarations d’Ouyahia concordent avec celles de Bernard Bajolet sur la vacance à la présidence de la République ».
Said Bouhadja défie également le secrétaire général du FLN : « Qui est Djamel Ould Abbes pour décider de la date de mon départ ou de mon maintien ? Il ne faut pas oublier qu’il est à l’origine du problème parce que la méthode utilisée par le Bureau politique du FLN pour soutenir le retrait de confiance des députés à mon égard est contraire à l’éthique et constitue une atteinte à la personnalité d’un Moudjahid qui a beaucoup donné pour le FLN ».
Dans ce contexte, Said Bouhadja exclut de présenter sa démission : « Je suis protégé par les lois de la République et le règlement intérieur de l’APN. Ils auraient dû me respecter en tant que Moudjahid et militant (…) Même dans le cas où j’aurais commis des erreurs, il y a des lois et des procédures (…) Le retrait de confiance est contraire à la loi. Je le refuse et je maintiens ma position ».