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La chemma pour guérir le corona : la promotion du charlatanisme continue en Algérie

La chemma pour guérir le corona : la promotion du charlatanisme continue en Algérie

Une dame, invitée sur le plateau d’Echorouk TV, prétend détenir la recette miracle qui permet de détecter et de guérir le nouveau coronavirus Covid-19.

Il s’agit du tabac à priser, la fameuse chemma. Selon elle, il suffit de mettre une petite quantité de la poudre magique dans le nez et le tour est joué. Si on éternue longuement, c’est un signe qu’on a le virus. Elle soutient que le procédé est largement utilisé en Tunisie et dans plusieurs wilayas de l’Est du pays.

Les images de l’émission sont devenues virales depuis hier soir sur les réseaux sociaux où les internautes expriment leur indignation de la multiplication de ce genre de dérapages sur les chaînes de télé algériennes et du peu de cas qui est fait de l’intelligence des téléspectateurs.

Au début de l’épidémie, rappelle-t-on, Loth Bonatiro, qui prétendait lui aussi détenir le remède miracle, était invité sur tous les plateaux et même reçu par le ministre de la Santé.

Il y a quelques années, un certain Toufik Zaibet avait bénéficié de la même publicité pour son médicament censé éradiquer le diabète. Avant, c’était le lait de bouc qui a été présenté comme remède à bien des maladies.

Ce sont curieusement les maladies devant lesquelles les plus grands laboratoires mondiaux sont impuissants que les invités des chaînes de télé algériennes prétendent guérir avec une facilité déconcertante.

Des séances d’exorcisme ont été diffusées, et même une interview avec un djinn. Les dépassements ne se limitent pas hélas à la promotion du charlatanisme.

Il y a deux semaines, les Algériens étaient choqués par la diffusion, toujours par Echorouk TV, d’images montrant une femme, issue de l’assistance sociale, s’agenouiller devant son mari et lui embrasser les pieds. La séquence a d’ailleurs fait l’objet d’une réaction de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) mardi 21 juillet qui estime qu’il y a eu « dépassement ».

Dans le même communiqué, l’ARAV dénonce le dérapage d’une émission d’une autre chaîne, Ennahar TV, où des « pressions » ont été exercée sur une femme pour l’amener à retourner dans son foyer après avoir été victime de torture et de pression psychologique de la part de son mari.

Le gendarme de l’audiovisuel explique sa réaction par le « souci d’assurer l’exercice de la communication audiovisuelle dans le respect total de la dignité humaine et de l’égalité entre les sexes, et par souci de veiller au respect par les journalistes et les animateurs des différentes émissions des chaînes audiovisuelles, de l’obligation de faire preuve de professionnalisme notamment lors du traitement des sujets sociaux délicats liés à la vie privée des personnes ».

Que fera-t-il maintenant qu’un grave problème de santé publique qui mobilise toute la nation depuis quatre mois est traité avec tant de légèreté ?

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