La Chine a appelé ses citoyens à “renforcer leur vigilance” en Turquie, dans un contexte de tensions diplomatique entre Pékin et Ankara après de virulentes critiques turques contre le traitement chinois de la minorité des Ouïghours.
Jusqu’à un million de musulmans, surtout des Ouïghours, seraient détenus dans la région du Xinjiang (nord-ouest) au sein de centres de rééducation politique, selon des experts cités par l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme.
La Chine dément et parle de “centres de formation professionnelle” destinés à prévenir toute radicalisation islamiste. Le Xinjiang, peuplé d’environ 10 millions de Ouïghours, majoritairement turcophones, est régulièrement frappé par des attentats attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours.
La Turquie, qui compte une importante communauté ouïghoure, avait qualifié samedi de “honte pour l’humanité” la “politique d’assimilation systématique” visant les Ouïghours, et appelé la communauté internationale et l’ONU “à mettre un terme à la tragédie humaine qui se déroule au Xinjiang”.
“Après une évaluation exhaustive de la situation actuelle, nous appelons encore une fois les citoyens chinois présents en Turquie et les touristes chinois se rendant en Turquie à renforcer leur vigilance et à prêter attention à leur sécurité personnelle ainsi qu’à celle de leurs biens”, a indiqué l’ambassade de Chine à Ankara sur son site internet.
“En cas d’urgence, restez calme, appelez immédiatement la police et demandez de l’aide”, affirme le communiqué daté du 10 février, soit le lendemain des déclarations véhémentes du ministère turc des Affaires étrangères.
Des manifestations antichinoises violentes ont déjà éclaté dans le passé en Turquie à propos des Ouïghours. Des militants nationalistes turcs avaient brûlé le drapeau chinois en 2015 devant l’ambassade de Chine à Ankara.
Auparavant, un restaurant chinois très fréquenté d’Istanbul avait été attaqué et un groupe de touristes sud-coréens visitant la ville avait été agressé par erreur.