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La chirurgie du crâne pratiquée il y a 10 000 ans en Algérie, selon une étude

La chirurgie du crâne pratiquée il y a 10 000 ans en Algérie, selon une étude

Par ribalka yuli - Adobe stock
Chirurgie

L’histoire plusieurs fois millénaire de l’Algérie ne cesse de révéler des secrets époustouflants.

Des chercheurs ont découvert des traces indiquant que la chirurgie du crâne était déjà pratiquée en Algérie il y a 10 000 ans. Aujourd’hui encore, la chirurgie du crâne demeure l’une des spécialités les plus compliquées de la médecine. 

Les traces des premières trapanations, remontant à la période du passage du Paléolithique au Néolithique, soit il y a 10 000 ans, apparaissent dans différentes zones géographiques d’Europe et d’Afrique du Nord, en Algérie, au Maroc, en Italie, en France, en Ukraine et en Espagne, rapporte le média espagnol El Economista. 

Citant une étude de 2020 sur des crânes découverts dans la péninsule ibérique, le journal indique que trois techniques étaient déjà utilisées à cette époque pour ouvrir le crâne : le forage, le grattage et l’incision. Les opérations étaient effectuées à l’aide d’outils de pierre. 

Pour réaliser cette intervention chirurgicale, indiquent les auteurs de l’étude, le patient devait être fortement immobilisé par d’autres membres de la communauté ou traité avec des substances psychotropes qui soulageaient la douleur ou le rendaient inconscient. 

Des recherches ont découvert des traces de l’usage de drogues psychotropes telles que l’opium, l’hyoscyamine et l’éphédra à l’époque préhistorique et leur utilisation est bien documentée, selon El Economista.

Il y a 10.000 ans, les Algériens pratiquaient la chirurgie du crâne

Ces interventions n’étaient pas réalisées uniquement à des fins médicales. Elles pouvaient aussi avoir des motivations magiques ou religieuses. 

Pour trancher, les scientifiques qui découvrent un sujet trépané tentent d’abord de déterminer l’existence éventuelle d’un processus pathologiques justifiant l’intervention. Des traces évidemment difficiles à retrouver sauf dans le cas de maladie affectant les os, les seuls à être conservés. 

Des indices de trépanations purement médicales ont toutefois été retrouvés. 

Récemment, rapporte le journal espagnol,  une étude a été publiée sur la première intervention humaine sur l’oreille, avec une double trépanation des os temporaux d’une femme âgée, retrouvée près Burgos (Espagne).

L’intervention chirurgicale a peut-être été pratiquée pour soulager la douleur dont cette femme souffrait à la suite d’une otite et d’une mastoïdite (infection de l’os derrière l’oreille). La régénération observée dans les deux oreilles montre que la patiente a survécu aux deux interventions.

Un autre squelette datant de la même époque a été retrouvé à Barcelone,  présentant une anomalie congénitale des vertèbres cervicales et deux trépanations avec survie des vertèbres pariétales.

Les auteurs de la recherche soulignent que la malformation cervicale aurait pu provoquer des maux de tête continus et la présence de graines de pavot, qui contiennent de la morphine et de la codéine, dans les dépôts de tartre de cette personne, suggère que des maux de tête continus ont motivé les interventions chirurgicales et la consommation de pavot.

La plupart des squelettes analysés  montrent des signes de survie, notamment dans les cas de trépanation par grattage et forage, puisque 90 % des crânes opérés avec cette méthode présentent une régénération osseuse.

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