Société

La colère monte chez les titulaires de doctorat et de magistère

Le ministère de l’Enseignement supérieur fait face à la gronde des titulaires de doctorat et du magistère exclus de l’opération de recrutement qui a été décidée par le président Abdelmadjid Tebboune lors du Conseil des ministres du 28 mai dernier.

Organisés en coordination nationale, les titulaires de doctorat et de magistère protestent depuis plusieurs semaines contre la décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d’exclure les candidats salariés de cette opération.

Pour mettre en œuvre l’instruction présidentielle, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé le 5 juin dernier une plateforme d’inscription au profit des titulaires de doctorat et du magistère en précisant que l’opération de recrutement d’enseignants universitaires concernait uniquement les candidats « non-salariés ».

Le département ministériel exige même aux candidats la présentation un document certifiant qu’ils n’exercent aucune activité professionnelle.

Ce que réclament les titulaires de doctorat et de magistère

« C’est une mesure qui va à l’encontre de la Constitution qui interdit toute exclusion entre les postulants à des postes budgétaires », pointe Mohamed Larbi, représentant de la coordination des titulaires et étudiants en doctorat et magistère au niveau de la wilaya d’Alger.

Dans le compte rendu du Conseil des ministres du 28 mai dernier, il n’est pas précisé que le recrutement concernait uniquement les titulaires de doctorat et de magistère au chômage.

« Monsieur le président a ordonné le recrutement, sans délai, des titulaires des diplômes de magistère et de doctorat suivant la proposition du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, approuvée lors du précédent Conseil des ministres », peut-on lire dans le communiqué intégral sanctionnant la réunion du Conseil des ministres ce jour-là.

Le recrutement par les universités des titulaires de doctorat et de magistère est gelé depuis plusieurs années, indique Mohamed Larbi, représentant de la coordination à la wilaya d’Alger.

En janvier 2023, le ministère de l’Enseignement supérieur avait lancé une plateforme de recensement des titulaires de doctorat et de magistère. Au terme de l’opération, 16 000 personnes se sont inscrites dont 7000 chômeurs et 9000 occupants un poste de travail.

Citant des statistiques de 2019, le représentant de la coordination des titulaires de doctorat et du magistère à Alger indique que le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche enregistrait un manque de 40.000 enseignants.

Les candidats salariés exclus

« Le ministre doit déclarer publiquement les chiffres du manque d’enseignants dans son secteur. Pourquoi cette différence de traitement entre les chômeurs et les salariés ? On peut être aisé financièrement et se déclarer chômeur, il suffit juste de deux témoins pour obtenir le document dans une mairie. En même temps, on peut être considéré comme salarié alors qu’on travaille comme agent de sécurité en étant doctorant », dénonce Mohamed Larbi.

Ce dernier rappelle les différentes actions menées par les candidats salariés au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

« On a été reçu par le ministre et on lui a expliqué notre situation mais on n’a pas de réponses jusqu’à présent. Nous avons sollicité le médiateur de la République à Alger et dans toutes les wilayas du pays », précise Mohamed Larbi.

La situation des titulaires de doctorat et de magistère, qui sont exclus de l’opération de recrutement d’enseignants universitaires a atteint le Parlement. Plusieurs députés ont interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à ce sujet.

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