search-form-close
La communauté internationale au chevet de la Libye, menacée par le chaos

La communauté internationale au chevet de la Libye, menacée par le chaos

Berlin accueille ce dimanche 19 janvier une conférence internationale sur la Libye, visant à relancer le processus de paix dans le pays déchiré entre deux camps rivaux et à éviter l’escalade militaire. Elle tentera également de mettre fin aux divisions internationales et aux ingérences étrangères en Libye.

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, à savoir les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France, participeront à la conférence. Le président russe Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont notamment confirmé leur présence au sommet organisé par la chancelière Angela Merkel.

Ex-puissance coloniale en Libye, l’Italie devrait également être présente ainsi que la Turquie, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Union européenne, l’Union africaine et l’Onu. L’Algérie sera également présente. Abdelmajid Tebboune s’est envolé samedi soir pour Berlin. Il a également été annoncé que la République du Congo sera également présente à Berlin, le président congolais Denis Sassou-Nguesso étant à la tête du Haut comité de l’Union africaine sur la Libye.

La Tunisie, pourtant première victime potentielle d’éventuelles retombées d’un chaos généralisé en Libye (terrorisme, réfugiés), ne prendra quant à elle pas part à la conférence, son président démocratiquement élu Kaïs Saïed n’ayant pas été convié par Merkel.

La conférence de Berlin devrait s’articuler autour de six axes principaux, à savoir la cessation des hostilités et un cessez-le-feu permanent, l’application de l’embargo sur les armes, la réforme du secteur de la sécurité, le retour à un processus politique, la réforme économique ainsi que le respect du droit humanitaire et des droits humains.

La conférence devrait également appeler à une cessation des ingérences extérieures, alors que plusieurs participants à la conférence sont impliqués directement dans le conflit de par leur soutien à l’un des deux camps, voire les deux. La Turquie a notamment apporté un soutien au gouvernement d’union nationale, s’engageant à envoyer des troupes aux côtés des forces du GNA.

Alors que des doutes subsistaient sur la présence des principaux acteurs du conflit libyens, le président du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez Al-Sarraj et son rival le maréchal Khalifa Haftar ont confirmé leur présence à la conférence de Berlin. Les deux étaient réunis à Moscou la semaine dernière en vue de signer un accord officialisant le cessez-le-feu entré en vigueur dimanche dernier à minuit.

Si Fayez Al-Sarraj a bien signé l’accord, le maréchal Haftar a quitté la capitale russe sans le signer, demandant un délai de réflexion supplémentaire, adressant plus tard une lettre au président Poutine lui faisant part de sa « gratitude et reconnaissance personnelle pour les efforts déployés par la Fédération de Russie en vue de restaurer la paix et la stabilité en Libye ».

Très actif sur la question libyenne, le président de la Turquie Recep Tayyip Erdogan a appelé ce samedi à la veille de la conférence l’Union européenne à travailler avec la Turquie afin de mettre fin au conflit libyen, mettant en garde contre une résurgence du terrorisme islamiste si jamais le GNA venait à être renversé.

« L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen », a averti Erdogan dans une tribune publiée dans la version européenne de Politico. « Les organisations terroristes comme l’EI (État islamique, NDLR) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied », a estimé le président turc, ajoutant que « laisser la Libye à la merci d’un seigneur de guerre serait une erreur de portée historique », en référence au maréchal Haftar.

La Grèce, exclue de la conférence de Berlin sur la Libye, a quant à elle reçu ce vendredi le maréchal Haftar, l’encourageant à « réussir le cessez-le-feu » : « La Grèce a encouragé Haftar à essayer (…) de réussir le cessez-le-feu et le rétablissement de la sécurité en Libye », a déclaré le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, après une heure et demie d’entretiens avec Haftar.

« La Grèce ne participe pas à la conférence de Berlin. Nous attendons de l’Allemagne qu’elle soit la gardienne de la position européenne sur la Libye », a ajouté le chef de la diplomatie grecque, en référence à son opposition farouche à l’accord signé entre le GNA et la Turquie permettant à cette dernière de faire valoir certains droits sur l’espace maritime en Méditerranée orientale. Athènes a dans ce cadre fait savoir qu’elle rejetterait tout accord de paix, au sein de l’Union européenne, tant que cet accord controversé n’est pas abrogé.

  • Les derniers articles

close