Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a réitéré mercredi son appel pour qu’un commandant militaire libyen soupçonné d’avoir été impliqué dans la mort de 33 personnes et faisant déjà l’objet d’un mandat d’arrêt soit remis à la justice internationale.
« Le procureur Fatou Bensouda réitère son appel pour que Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, suspect recherché par la CPI, soit arrêté et remis à celle-ci sur-le-champ », a déclaré dans un communiqué le tribunal, dont le siège est à La Haye.
La CPI avait lancé un mandat d’arrêt le 15 août à l’encontre du commandant militaire, qui serait responsable « de meurtre en tant que crime de guerre » dans le contexte du conflit armé non international en Libye.
Le procureur avait alors « exhorté » les autorités libyennes « à faire tout ce qui était en leur pouvoir » pour procéder à l’arrestation de l’homme « sans plus tarder ».
Or, Fatou Bensouda s’est dit mercredi « préoccupée au plus haut point » après avoir reçu des informations selon lesquelles le suspect serait « en fuite et aurait été impliqué dans d’autres meurtres » après la délivrance du mandat d’arrêt, alors que l’armée nationale libyenne avait officiellement affirmé avoir arrêté M. Al-Werfalli.
Mahmoud Al-Werfalli, né en 1978, est un des commandants d’Al-Saiqa, une unité d’élite qui a fait défection de l’armée nationale libyenne après le soulèvement contre le dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.
Elle se bat depuis aux côtés des forces loyales à l’homme fort libyen Khalifa Haftar à Benghazi, ravagée par la guerre et qui a récemment été reprise après trois ans de combats meurtriers à des groupes jihadistes.
Mahmoud Al-Werfalli est accusé d’être impliqué dans au moins sept incidents en 2016 et 2017, au cours desquels il aurait lui-même tiré sur des civils ou des combattants blessés ou ordonné leur exécution.