Hassan Kacimi, coordonnateur du centre opérationnel des migrations au ministère de l’Intérieur, a avoué ce lundi que la criminalisation du « phénomène » des harragas, décidé en 2009 à travers un amendement du Code pénal, n’a pas donné de « résultats ».
« Nous avons criminalisé l’acte, mais cela n’a pas donné de résultat. Nous devons réfléchir et ouvrir d’autres pistes afin de traiter cette problématique », a affirmé Hassan Kacimi sur les ondes de la Chaîne III. « Il s’agit d’un dossier douloureux qui nous interpelle, car il y a une souffrance à prendre en charge », a-t-il dit, selon des propos repris par l’Agence officielle.
L’article 175 bis 1 du Code pénal prévoit une peine « d’emprisonnement de deux à six mois et d’une amende de 20 000 à 60 000 DA ou de l’une de ces deux peines seulement » pour les harragas.
Malgré cette disposition sévère, le phénomène n’a pas cessé et prend depuis quelques jours des proportions alarmantes. Beaucoup de spécialistes l’imputent à la mal vie, à l’absence de perspectives, le discours alarmiste ambiant et l’influence des médias. « Les pouvoirs publics mobilisent beaucoup de moyens pour trouver des solutions à même d’aller vers une réinsertion sociale réelle de cette jeunesse», soutient M. Kacimi. Toutefois, il précise que les Algériens « représentent moins de 1% de l’ensemble des migrants qui arrivent en Italie ».