Mohamed Laagab, chargé de mission à la présidence de la république, a estimé ce mercredi que les deux articles contenus dans le projet préliminaire de révision constitutionnelle “n’ont pas bien été compris.”
« Les deux articles disposent que l’intervention de l’Armée algérienne participe aux opérations de paix sous l’égide des Nations unies, de la Ligue arabe et de l’Union africaine. Même sur le plan politique, le président de la République a les prérogatives en sa qualité de chef suprême des forces armées d’envoyer des troupes en dehors des frontières », a expliqué Laagab sur les ondes de la chaîne Une de la Radio nationale.
Il a rappelé que l’Armée algérienne avait déjà participé à des opérations à l’étranger, sans que cela ne suscite de réaction.
« La constitutionnalisation de cette disposition ne signifie pas que l’Armée algérienne a changé sa doctrine qui demeure celle de protéger le pays. L’Algérie n’est pas un pays agressif », soutient Laagab qui souligne toutefois que l’Algérie “ne peut pas rester à l’écart” des transformations géopolitiques dans notre région.
« La défense et la préservation de la stabilité et de la sécurité du pays et de sa souveraineté peut se faire parfois en dehors des frontières », soutient Laâgab, en soulignant la “présence de groupes terroristes, d’armées étrangères et des mercenaires, etc., dans les pays voisins”.
« Il est inconcevable que l’armée algérienne reste au niveau les frontières en train de regarder les terroristes qui n’attendent que le moindre défaut d’inattention pour s’infiltrer à l’intérieur du pays, comme cela a été le cas lors de l’attaque de Tiguentourine » en 2013, justifie-t-il. “C’est une nouvelle situation, qu’il faut prendre en compte”, a encore soutenu Laagab.
En janvier 2013, le complexe gazier de Tiguentourine avait subi une attaque terroriste de grande ampleur, qui s’était terminée avec la mort de 37 otages, alors que 29 terroristes avaient été abattues par l’armée. Depuis, l’Algérie a considérablement renforcé sa sécurité aux frontières pour éviter une attaque similaire au moment où des pays voisins comme la Libye et le Mali sont confrontés à des violences armés.