Politique

La dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968 n’est plus d’actualité, selon Paris

Les relations franco-algériennes sont-elles en train de connaître une nouvelle période de fortes tensions, une semaine à peine après la fin d’une crise inédite qui a duré huit mois ?

Pour les médias et de nombreux commentateurs, la réponse est oui. Et pour cause. L’arrestation, l’inculpation et le placement en détention provisoire d’un agent du consulat d’Algérie à Créteil a suscité, samedi 12 avril, une vive réaction d’Alger.

L’ambassadeur de France en Algérie a été convoqué par le ministère algérien des Affaires étrangères qui a protesté contre le placement en détention d’un agent consulaire dans une enquête sur une présumée tentative d’enlèvement du Youtubeur Amine Dz en France. 

Nouvelles tensions entre Paris et Alger après l’arrestation d’un agent consulaire

En plus de sa « vive protestation » contre ce placement en détention, l’Algérie réfute son implication dans cette tentative d’enlèvement. Pour Alger, cette affaire « n’est pas le fruit du hasard et son occurrence intervient dans un contexte bien déterminé et à des fins de torpillage du processus de relance des relations bilatérales convenu entre les deux Chefs d’Etat lors de leur récent entretien téléphonique ».

Quel impact aura cette nouvelle crise sur les relations bilatérales ? Difficile à dire. Mais ce dimanche, la porte-parole du gouvernement français s’est exprimée sur les relations entre Paris et Alger. Elle s’est montrée confiante.

“Le moment du durcissement est passé”

Pour Sophie Primas, la France et l’Algérie ont dépassé la période du rapport de force et du durcissement. “Le moment du durcissement est passé, de la confrontation, du rapport de force. Nous sommes aujourd’hui dans la discussion”, a-t-elle dit sur RTL. 

La porte-parole du gouvernement français assure que la dénonciation des accords franco-algériens de 1968 ne figure plus sur la table des négociations entre Paris et Alger. Cette option avait été envisagée pendant la crise, sous l’impulsion notamment de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Mais ce n’est plus le cas, malgré l’insistance de la droite et de l’extrême droite.

“Il y a un moment où nous voulions dénoncer les accords de 1968, aujourd’hui il n’en est plus question”, a-t-elle affirmé. 

Paris et Alger discutent désormais de l’exécution totale des accords de 1994 qui concernent les reconduites à la frontières d’Algériens sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF). “Ce qui nous convient parfaitement et qui est conforme au droit international”, a-t-elle dit.

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