Société

La DGSN dresse le portrait-robot du migrant clandestin algérien

Une étude élaborée par les services de la Sûreté nationale a révélé que la majorité des candidats à l’émigration clandestine (harragas) étaient de jeunes chômeurs célibataires âgés de moins de 35 ans affectés par leur environnement direct et conscients des dangers de l’aventure de la mer.

Les résultats d’une étude-sondage menée par la DGSN sur un échantillon de candidats à l’émigration clandestine (Harragas) font ressortir que “la majorité des candidats sont des jeunes de moins de 35 ans célibataires et chômeurs, impactés par leur environnement direct et conscients des dangers de l’aventure de la mer” précisant que “le quart de l’échantillon d’étude se sont vus refuser la demande de visa pour l’Europe”.

Ces résultats ont été dévoilés par le Commissaire de police Mehdi Bencherif lors d’un colloque national sur l’émigration clandestine, organisé mercredi au Centre universitaire Morsli Abdellah de Tipaza, selon le compte-rendu de l’agence officielle.

Le phénomène qui ne concernait au début, c’est-à-dire à partir de 2005, que le littoral ouest s’est répandu aujourd’hui à tout le littoral algérien, a-t-il fait savoir.

Soulignant que l’Algérie “pays d’export, de transit et de destination” est parallèlement “une destination de choix” pour les migrants clandestins issus des frontières sud, le représentant de la Sûreté nationale a évoqué le lien étroit entre la migration clandestine et le crime organisé, qui constitue une menace pour la sécurité nationale.

Dans ce contexte, le Commissaire de police Mehdi Bencherif a rappelé que la DGSN a eu à traiter, durant les dernières années, plusieurs affaires de migration clandestine impliquant des étrangers utilisant l’Algérie comme pays de transit, notamment pour l’Europe.

Le phénomène de l’émigration clandestine a repris d’une façon spectaculaire depuis juin dernier. En septembre dernier, le nombre de harragas interceptés par les services de sécurité a atteint 720 contre 336 en août, selon les chiffres du MDN.

Le nombre de clandestins empêchés de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations artisanales en septembre équivaut presque à celui enregistré durant le 1er semestre de 2019, qui était 740.

Deux autres chiffres confirment la forte reprise du phénomène de l’émigration clandestine en septembre. D’abord, celui du nombre de corps de harragas repêchés en septembre au large des côtes algériennes qui a atteint 12 alors qu’aucun corps n’a été repêché le mois précédent, toujours selon les chiffres du MDN. Ensuite, le nombre de migrants sauvés de la noyade a connu une hausse vertigineuse. Il est passé de 9 personnes en août à 142 en septembre, selon les statistiques fournies par le MDN.

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