La famille et la Fondation Matoub Lounes ont déposé dimanche une plainte au tribunal de Tizi Ouzou contre Noureddine Khettal, pour notamment incitation à la « haine raciale ».
« Au vue des différentes attaques sur les réseaux sociaux sous forme de (lives) ou publications odieuses et orduriers par le sieur Noreddine Khettal visant tous les symboles de la Kabylie. La famille Matoub Lounes et la Fondation Matoub ont décidé de réagir à ces pratiques inadmissibles et intolérables dans nos traditions ancestrales », écrivent la famille et la fondation Matoub Lounes dans un communiqué.
Elles dénoncent un « régionalisme dangereux qui peut avoir des conséquences dévastatrices sur notre jeunesse, à cette atteinte de la mémoire d’un artiste dont la notoriété dépasse les frontières et qui a payé de sa vie son engagement pour tamazighth, la démocratie et le droit à la différence. »
Outre l’ « incitation à la haine raciale », la plainte a été déposée aussi pour deux autres accusations : « atteinte à la mémoire de Lounes Matoub », et « diffamation et accusations mensongères. »
« Nous espérons cette fois-ci que les autorités algériennes répondront à notre requête et rendront justice à Lounes Matoub », ajoute le communiqué.
Les propos racistes et régionalistes ont pris des proportions inquiétantes ces derniers mois en Algérie, notamment sur les réseaux sociaux, où leurs auteurs agissent en toute impunité.
En janvier dernier, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a demandé au Premier ministre d’élaborer un projet de loi criminalisant le racisme, le régionalisme et le discours de haine qui ont pris des proportions inquiétantes notamment depuis le début du mouvement populaire. Le projet de loi a été adopté dimanche 23 février en conseil des ministres.
Le 8 mai, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, avait dénoncé “les attaques racistes” qui ciblent les citoyens de Kabylie enregistrées particulièrement sur les réseaux sociaux dans la foulée de la mort du grand chanteur, Idir.
« Il faut dénoncer et sévir contre ceux qui s’attaquent par racisme contre nos concitoyens de Kabylie », écrit Soufiane Djillali sur son compte Twitter.
Ces attaques n’ont pas cessé, elles se sont multipliées notamment depuis la publication du projet de révision constitutionnelle qui fait de tamazight (article 4) une langue nationale. L’article 223 de ce projet, qui sera soumis au référendum populaire le 1er novembre prochain, dispose que l’article 4 ne peut faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle à l’avenir.