Installé en France depuis 70 ans, le père de Zinédine Zidane est resté très attaché à sa terre natale, l’Algérie. Un attachement qu’il a su transmettre à ses enfants.
Smaïl Zidane est parti en France 1953. « Si j’avais trouvé du travail ici, je ne serais jamais parti. Heureux sont ceux qui ont pu rester dans leur pays ». C’est en ces termes que l’homme de 88 ans a réitéré cette semaine que son exil n’était pas un choix.
Da Smaïl, comme l’appellent affectueusement les gens de son village, s’exprimait cette semaine dans son village natal d’Aguemoun, à Béjaïa, à l’occasion d’un hommage rendu à son fils aîné, Farid, décédé en 2019 à 54 ans.
C’est dans le cimetière du village, près de ses ancêtres, que repose Farid. C’était son vœu. Farid est pourtant né en France, où il a passé toute sa vie. Mais de toute la fratrie, c’est celui qui venait le plus souvent en Algérie. Une habitude que lui a inculquée son père dès son jeune âge.
Cette semaine, la famille était réunie à Aguemoun pour un hommage à l’aîné disparu. Il y avait son fils Mehdi qui a tenu à marquer l’événement par un exploit exceptionnel.
Il a fait le trajet Alger-Aguemoun, 265 kilomètres, à pied. Les propos qu’il a tenus à son arrivée au village montrent que l’attachement des Zidane à l’Algérie ne s’estompe pas et transcende les générations. Ce qu’il a fait, c’est évidemment pour son père, mais aussi pour le pays, a-t-il expliqué.
« Je voulais faire quelque chose pour montrer l’Algérie et valoriser l’Algérie. J’espère que les gens ont aimé ça et aimé voir le bon côté de l’Algérie, et des Algériens. Parce qu’on a rencontré des Algériens extraordinaires tout au long du parcours. C’était impressionnant », a dit le petit-fils de Smaïl Zidane.
Le père de Zizou était également présent. Même à 88 ans, il n’a pas renoncé à son habitude de se rendre en Algérie régulièrement. Les souvenirs qu’il garde encore de son enfance sont impérissables. Il a tout raconté dans son livre autobiographique « Sur les chemins de pierres » paru en 2017 (Michel Lafon), mais il ne se lasse pas de répéter dans ses sorties médiatiques la misère qui était celle de sa famille et de tout le peuple algérien sous le colonialisme.
De père en fils, les Zidane se transmettent leur attachement à l’Algérie
Dans son village, Smaïl s’est fait construire une belle maison toute blanche sur une colline qui surplombe une grande partie de la commune de Boukhelifa. Dans un coin de la cour, la masure ancestrale qui l’a vu naître y est toujours. Le jardin qui, jadis, faisait vivre la famille, au fond de la vallée, est aussi bien entretenu. Smaïl y a fait planter des dizaines d’orangers.
À travers la Fondation Zidane, il multiplie les actions caritatives, finançant des projets aux quatre coins d’Algérie. Sa présence ces jours-ci à Béjaïa a été l’occasion pour lui de visiter une polyclinique au village de Tibane où la fondation a financé l’acquisition d’un matériel de radiologie numérique de dernière génération.
Zinédine Zidane venait lui aussi en Algérie très souvent dans sa petite enfance. Mais il a cessé de le faire depuis qu’il est allé au centre de formation pour devenir footballeur professionnel. La carrière qui est la sienne, comme joueur puis comme entraîneur, l’empêche de se déplacer comme il veut.
Mais il a tenu à faire une visite en grande pompe sur la terre de ses ancêtres après sa retraite en tant que joueur, en 2006. C’était un évènement national en Algérie. Zidane et son père étaient invités par le président de la République de l’époque, Abdelaziz Bouteflika. Ils ont été reçus avec les honneurs à la présidence avant de se rendre à Aguemoun où les attendait une foule impressionnante.
Zizou est revenu en Algérie en mars 2010 pour une visite présentée comme « familiale » au président Bouteflika et pour prendre part à un match de foot-salle organisé à son initiative entre l’équipe de France championne du monde en 1998 et la sélection algérienne des années 1980-1990.
Dans ses sorties médiatiques aussi, le champion du monde 1998 rend régulièrement hommage au pays de ses origines. Lors de la coupe d’Afrique des nations 2019, il était le premier supporter de l’Algérie. Après la victoire finale des Verts, il a rédigé un tweet mémorable en hommage à son frère décédé quelques jours plus tôt. « Mon Grand Frère Farid doit être fier… », avait écrit Zinédine Zidane.
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