La réponse de la FIFA au recours de la FAF concernant le match Algérie-Cameroun est tombée au milieu de la nuit de vendredi à samedi. Clairement, c’est la fin du suspense et l’Algérie ne verra pas la Coupe du monde au Qatar.
La Fédération algérienne de football a communiqué la substance de la correspondance reçue dans la journée de l’instance mondiale. La réponse a porté sur les deux points sur lesquels était fondé le recours de l’Algérie : les erreurs de l’arbitre gambien Bakary Gassama qui auraient influé sur le résultat de la rencontre et le fait que celui-ci n’aurait pas eu recours à la vidéo assistance (VAR) sur certains faits du jeu litigieux.
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Sur les deux points, la réponse est négative. « Nous regrettons que, selon votre appréciation, les décisions des arbitres aient pu influer négativement sur le cours de la rencontre », écrit d’emblée la Fédération internationale dans sa réponse.
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Le « regret » se rapporte à l’appréciation faite par la FAF de la prestation de Gassama. Aux yeux de la commission des arbitres de la FIFA, les décisions de l’arbitre n’ont donc pas « influé négativement » sur le résultat de la rencontre du 29 mars dernier.
Sur le recours technique liés au supposé non-recours à la VAR, la réponse de la FIFA est tout aussi négative. « Nous avons pris bonne note des éléments de votre courrier et nous pouvons d’ores et déjà vous garantir que l’ensemble des incidents survenus pendant le match ont été examinés avec soin par les deux arbitres « vidéo » conformément aux Lois du Jeu et au protocole d’assistance vidéo à l’arbitrage ».
Ce qui signifie que les arbitres VAR ont fait leur travail et que, par conséquent, la réclamation algérienne sur ce point, n’est pas fondée.
Dans la matinée de ce samedi, certaines voix sur les réseaux sociaux, les mêmes qui ont induit en erreur le public algérien en entretenant un faux espoir, continuaient à soutenir que la correspondance de la FIFA ne constitue pas une réponse définitive et qu’une décision en faveur de l’Algérie est toujours possible. D’autres ont même interprété le texte comme un signe positif allant dans le sens de la reprogrammation du match !
Une étrange manière de communiquer
Si le courrier de la FIFA est d’une limpide clarté, le communiqué de la Fédération algérienne l’est moins et c’est ce qui contribue à entretenir le flou.
Deux remarques au moins peuvent être faites sur la manière de procéder de la Fédération algérienne. La correspondance a été reçue dans la journée et ce n’est qu’au milieu de la nuit que la Fédération a partagé sa teneur via un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Pourquoi ? La réponse de la FIFA était-elle difficile à déchiffrer ? A-t-il fallu de longues tractations pour prendre la décision de communiquer la réponse ?
L’autre remarque concerne la non-publication de la totalité de la correspondance de la FIFA. Là aussi, des interrogations demeurent sans réponse quant à sa teneur exhaustive.
Il appartient à la Fédération algérienne de football d’interpréter elle-même la réponse et de l’annoncer au public, et ne pas laisser le soin de le faire aux réseaux sociaux avec le risque de voir perdurer le faux espoir et le débat stérile qui éclipse les vrais problèmes qui sont derrière l’élimination de l’équipe nationale.
La décision de la FIFA est assurément une autre défaite, inutile et évitable, pour le football algérien. Il était évident dès le début que le match n’allait pas être rejoué pour des erreurs d’arbitrage pour une raison pourtant simple : les lois de la FIFA ne le permettent pas et le recours ne pouvait déboucher au mieux que sur des sanctions contre l’arbitre.
Il fallait plutôt des preuves tangibles de corruption. Sur ce point, un autre gros mensonge est venu se greffer sur les autres ces dernières semaines, à savoir que le dossier présenté par l’Algérie est « lourd ».
Avec les réponses de la FIFA, il s’avère que le dossier était vide et que le public algérien a été induit en erreur, par des agitateurs sur les réseaux sociaux, certains médias et la Fédération qui a agi plus sous la pression de la rue que par conviction.
Songer à aller au Tribunal arbitral du sport (TAS) sans arguments solides c’est prendre le risque d’essuyer une défaite supplémentaire.
Il appartient plutôt à tout le monde de regarder la réalité en face et admettre que cette génération dorée du football algérien ne disputera pas la Coupe du monde. Le vrai débat doit commencer maintenant pour comprendre les raisons de la débâcle.