À la veille de la célébration du 20e anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, le 25 juin 1998, la Fondation portant son nom et présidée par sa sœur, a publié ce dimanche 24 juin un appel dans lequel elle a dénoncé le silence du pouvoir sur le dossier du défunt chanteur et appelé la jeunesse à la vigilance en Kabylie après l’appel de Ferhat Mhenni à constituer une “force de contrainte”.
“Impuissante à établir les faits dans le respect des lois et des principes fondamentaux du droit, la justice sous influence a servi d’écran de fumée aux manipulations de l’ombre qui ont instrumentalisé la violence dans les luttes claniques du sérail. Une instruction bâclée. Une reconstitution du crime dans laquelle le ridicule le dispute à l’approximation. Des témoins clés jamais convoqués”, a dénoncé la Fondation.
“À la lumière des derniers rebondissements, notamment les déclarations d’un célèbre chanteur qui affirme être “arrivé sur les lieux du crime une dizaine de minutes après l’attentat “, la justice, d’ordinaire si prompte à s’autosaisir dans des délits mineurs touchant les dignitaires du régime, est restée silencieuse. La réouverture du dossier dans la transparence et le respect des procédures légales s’impose comme une exigence du droit et de la morale”, a-t-elle dénoncé.
Une partie du communiqué a été consacrée à l’appel de Ferhat Mhenni qu’elle ne cite pas. “Notre jeunesse, admirable par sa détermination et son courage, marche sur les pas de Matoub Lounès, vers son émancipation dans la liberté et la dignité ; elle ne doit pas être sacrifiée dans des manœuvres d’arrière-garde contraires à ses aspirations qui, derrière des slogans en apparence respectables, tentent de l’entraîner vers l’irréparable”, écrit la fondation.
“Au moment où de graves menaces pèsent sur la Kabylie, qui risque, une fois de plus, une fois de trop, d’être agressée pour faire diversion dans la sourde guerre de succession qui fait rage entre les clans du pouvoir, la Fondation Matoub Lounès appelle à la vigilance et à la lucidité”, a-t-il recommandé, en appelant à la poursuite de la lutte pacifique, dans la diversité de nos convictions et le respect de notre éthique ancestrale.