Après deux mois de brouille sans précédent, l’Algérie et la France retrouvent progressivement le niveau normal de leurs relations.
La visite à Alger du ministre français des Affaires étrangères, mercredi 8 décembre, a accéléré le retour à la normale entre les deux pays.
« Je souhaite que nos deux pays reprennent ensemble la voie d’une relation apaisée », a déclaré le chef de la diplomatie française qui a rencontré notamment son homologue algérien Ramtane Lamamra et le président de la République Abdelmadjid Tebboune.
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Le retour à Paris de l’ambassadeur d’Algérie en France n’est plus qu’une question de jours. Il est imminent, selon nos sources. Mohamed Antar Daoud avait été rappelé par Alger le 2 octobre dernier suite aux propos controversés tenus le 30 septembre par le président français Emmanuel Macron à l’égard des dirigeants et de l’histoire de l’Algérie.
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En attendant que l’ambassadeur reprenne son poste, nous apprenons d’une source au ministère algérien des Affaires étrangères que parmi les résultats de la visite de Le Drian, les autorités françaises ont donné leur aval pour le remplacement d’une partie des consuls algériens en France.
La France a donné son autorisation à neuf consuls algériens sur dix pour entamer leur mission. Il s’agit des consuls de Saint-Étienne, Besançon, Paris, Toulouse, Créteil, Pontoise, Bobigny, Nice et Montpellier.
L’Algérie, qui compte 18 consulats en France, a procédé récemment au remplacement d’une partie de ses consuls dans ce pays, dans le cadre d’un vaste mouvement opéré dans le corps des diplomates en poste à l’étranger. Une cinquantaine de diplomates ont été touchés par ce mouvement.
Procédure spéciale
Selon notre source une seule demande d’autorisation n’a pas encore été satisfaite. Il s’agit de celle du consul d’Algérie à Rouen, car, précise-t-on, il s’agit de l’ouverture d’un nouveau consulat qui est obéit donc à une procédure spéciale.
L’autorisation de la nomination de dix nouveaux consuls en France fait partie du processus de retour à la normale graduel et précède le retour imminent de l’ambassadeur, estime-t-on.
Outre le rappel de son ambassadeur, l’Algérie avait aussi fermé son espace aérien aux avions de l’armée française qui se rendent au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane. Rien n’a filtré pour le moment sur la suite à réserver à cette décision.
Interrogé le 10 octobre sur le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, le président Abdelmadjid Tebboune l’avait conditionné par « le respect total de l’Etat algérien ».
Dans une interview au journal Allemand Der Spiegel, le 5 novembre, il avait indiqué qu’il ne fera pas « le premier pas », qualifiant les propos du français de « graves ».
La partie française a multiplié les assurances quant à leur « respect » du « peuple algérien » et de « la souveraineté de l’Algérie » jusqu’à cette visite quelque peu inattendue de Jean-Yves Le Drian qui a accéléré le processus de dégel des relations