Une fusillade a éclaté vendredi devant un centre culturel kurde à Paris. Trois kurdes ont été tués et trois autres personnes ont été tuées dans cette attaque dont le caractère « raciste » a été retenu par l’enquête.
L’auteur présumé des coups de feu est un homme de 69 ans, conducteur de train à la retraite. Il a été maîtrisé dans un salon de coiffure, avant d’être interpellé par la police qui l’a placé en garde à vue.
Lors de son interpellation, il était en possession d’« une mallette » contenant « deux ou trois chargeurs approvisionnés, une boîte de cartouches de calibre 45 avec, au moins, 25 cartouches à l’intérieur », selon le Journal du dimanche (JDD).
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Il a déclaré aux enquêteurs avoir agi parce qu’il était « raciste », selon plusieurs médias français. Un mobile retenu par le parquet dans l’enquête sur cette fusillade. Les investigations concernent des faits d’assassinats, tentatives d’assassinat, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes à caractère raciste.
Sur place. Les responsables politiques #kurdes avaient alerté il y a une quinzaine de jours. Les 3 morts sont trois militants kurdes dont la responsable des femmes kurdes de France. Pas de hasard crédible.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 23, 2022
Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le présumé assassin, de nationalité française, a « voulu s’en prendre à des étrangers ». Il a « manifestement agi seul », a-t-il dit vendredi.
Cette fusillade qui a visé la communauté kurde à Paris a suscité des réactions politiques en France et dans le monde entier. La maire du Xe arrondissement de Paris où s’est produit le drame, Alexandra Cordebard a dénoncé « un acte extrême, raciste et meurtrier ».
Elle a déploré la « libération de ces paroles de haine qui se déversent aujourd’hui dans la société » française et ses « conséquences graves que nous devons absolument combattre ».
« Libération de ces paroles de haine »
« Il ne s’agit pas d’une fusillade mais d’un meurtre raciste », a déclaré le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. Le président Emmanuel Macron a dénoncé une « odieuse attaque » alors que le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié la fusillade d’« acte horrible ».
My deepest sympathies go out to the victims of the attack at the Kurdish cultural center in Paris. My thoughts are with the members of the Kurdish community and people of France on this sad day.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) December 23, 2022
Vendredi, après la fusillade, des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et des membres de la communauté kurde. Ce samedi, des violences ont de nouveau éclaté lors d’un rassemblement de soutien à cette communauté, organisée place de la République à Paris.
Des tensions éclatent en marge du rassemblement de la communauté kurde à Paris.
Retrouvez notre journaliste @RemyBuisine en direct sur place ➡️ https://t.co/m7NNd9PHhM pic.twitter.com/pIqYLahHYp— Brut FR (@brutofficiel) December 24, 2022
Des tensions éclatent en marge du rassemblement de la communauté kurde à Paris.
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Cette fusillade survient alors qu’en France la parole anti-immigrée et parfois raciste s’est libérée dans le sillage de la montée en puissance de l’extrême-droite, confirmée par les résultats des élections présidentielles et législatives qui se sont déroulées respectivement en avril et en juin dernier.
Candidate du Rassemblement national (ex-Front national) dont elle était la présidente, Marine Le Pen est arrivée au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois de suite en avril 2022. Comme en 2017, elle a été difficilement battue cette fois par Emmanuel Maroc qui a été réélu pour un deuxième mandat.
Aux législatives de juin dernier, le même parti a obtenu 87 sièges à l’Assemblée nationale, un score qu’il n’a jamais réalisé depuis sa création, confirmant ainsi sa percée de l’extrême-droite sur la scène politique française.
Poursuivant leur conquête des espaces politiques, les leaders de l’extrême-droite poursuivent leyrs croisades contre les immigrés et l’immigration, presque dans l’indifférence totale, actant ainsi la banalisation de l’extrême droite en France.