La France a adopté mercredi un code vestimentaire et comportemental pour ses députés après des « coups d’éclats médiatiques » de la gauche radicale vivement dénoncés par les élus du parti du président Emmanuel Macron.
Début décembre, le député François Ruffin (LFI, gauche radicale) avait siégé au sein de l’Assemblée nationale (chambre basse) avec le maillot vert d’une petite équipe amateur de football de sa région.
Peu auparavant, des élus du même parti, dirigé par le volontiers provocateur Jean-Luc Mélenchon, s’étaient illustrés en brandissant le Code du travail pour dénoncer sa réforme, ou encore des conserves ou paquets de pâtes d’une valeur de 5 euros contre une baisse équivalente d’allocations logement voulue par le gouvernement.
Ces gestes avaient été dénoncés comme des « coups d’éclats médiatiques » par le président de l’Assemblée, François de Rugy, membre de La République en Marche (LREM), parti du président Emmanuel Macron.
Suivant sa proposition, le bureau de l’institution, composé de 22 députés de tous bords, a de ce fait modifié mercredi son « instruction générale », décrétant que la tenue vestimentaire des députés dans l’hémicycle devra rester « neutre » et « s’apparenter à une tenue de ville ». Le port de tout signe religieux « ostensible » est de plus désormais interdit.
La tenue vestimentaire « ne saurait être prétexte à l’expression d’une quelconque opinion », a indiqué la présidence de l’Assemblée dans un communiqué. « Est ainsi notamment prohibé le port de tout signe religieux ostensible, d’un uniforme, de logos ou messages commerciaux ou de slogans de nature politique », poursuit le texte.
La députée LFI Clémentine Autain a approuvé l’interdiction des signes religieux et des marques commerciales mais s’est dite « atterrée » pour le reste, jugeant notamment « absurde » le terme de tenue « neutre ».
« Je conteste le principe d’une réglementation qui m’apparaît d’arrière-garde et qui n’a qu’un objectif, c’est de museler l’opposition qui, en effet par un certain nombre d’images symboliques, a rendu populaires des idées », a-t-elle déclaré à l’AFP.
