Si les relations politiques évoluent en dents de scie entre l’Algérie et la France, ce n’est pas le cas dans le domaine économique. Au moins deux indices illustrent les bons rapports dans ce domaine. La France revendique la première position sur la liste des investisseurs étrangers hors hydrocarbures en Algérie.

Elle arrive aussi en tête des pays par nombre de filiales en Algérie. Selon la dernière enquête de l’OFATS (Foreign AffiliaTes Statistics) sur la présence à l’étranger des groupes européens qui a été citée dans la Lettre de la mission économique de l’ambassade française à Alger, la France arrive en tête en Algérie avec 201 filiales de ces groupes. Les chiffres concernent l’année 2021.

« La France occupe la première place des partenaires européens par nombre de filiales avec 201 filiales en Algérie », selon la publication. Parmi les groupes français présents en Algérie figurent Société Générale, BNP Paribas, Natixis, Renault…

L’Italie, qui est également un important partenaire économique de l’Algérie, arrive loin derrière avec 30 filiales, suivie de l’Espagne en 3e position, avec 25 filiales. L’Allemagne et le Portugal complètent le top 5 avec 15 filiales chacun, a ajouté la même source.

Selon l’enquête, la France a nettement progressé de 30% ces dix dernières années, passant de 156 à 201 filiales. L’Italie a perdu du terrain, passant de 69 à 30 filiales, entre 2020 et 2021. Pour l’Espagne, le nombre de ses filiales est passé de 11 à 25 entre 2011 et 2021.

La France occupe aussi la première place des partenaires européens de l’Algérie en nombre de personnes employées par ses filiales. Ses entreprises emploient 23.657 personnes en Algérie contre 12.401 pour l’Italie, 2.181 pour l’Allemagne et 2.106 pour l’Espagne.

Les groupes français ont 201 filiales en Algérie

En dix ans, les effectifs des filiales algériennes des groupes français ont baissé de 10 % passant de 26.708 employés en 2011 à 23.657 en 2021. Les entreprises italiennes présentes en Algérie ont vu leur effectif baisser de 3 % à 12.401 alors que ceux des groupes allemands ont lourdement chuté de 27 % durant la même période. Le seul pays européen dont les filiales algériennes ont augmenté leurs effectifs est l’Espagne avec une hausse de 25 % en dix ans (2011-2021).

Le troisième domaine dans lequel la France occupe la première place en Algérie est le chiffre d’affaires de ses filiales algériennes qui totalisaient 2,4 milliards d’euros en 2021. Elle est suivie de l’Italie avec 1,7 milliard d’euros, de l’Espagne avec 1,1 milliard d’euros et de l’Allemagne avec 400 millions d’euros.

Toutefois, les groupes français présents en Algérie ont perdu du terrain ces dix dernières années. Leur chiffre d’affaires cumulé a chuté de 45 %, celui des groupes italiens a également baissé de 38 %.

Le chiffre des filiales des groupes allemands en Algérie a progressé de 13 % en dix ans pour atteindre 400 millions d’euros en 2021.

Très forte hausse du chiffre d’affaires des entreprises espagnoles en Algérie en dix ans

En revanche, le chiffre d’affaires des groupes espagnols en Algérie a fortement augmenté de 341 % en dix ans pour passer de 341 millions d’euros en 2011 à 1,1 milliard d’euros en 2021.

Toutefois, en juin 2022, l’Algérie a gelé ses relations économiques avec l’Espagne après la décision de Madrid de soutenir le plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental, avant de lever le gel en janvier 2024. Ce gel a fortement impacté la présence des entreprises espagnoles en Algérie.

L’enquête montre aussi que le chiffre d’affaires cumulé des groupes européens en Algérie a baissé de 25 % à 5,8 milliards d’euros sur le long terme.

Une baisse due probablement au « ralentissement de la croissance » en Algérie consécutivement à la crise pétrolière de 2014, la « réduction des importations, l’achèvement des grands projets et la crise du Covid-19 ». L’enquête note une reprise de l’activité de 21,6 % en 2021.