Quinze espions russes ont utilisé les montagnes des Alpes françaises comme base arrière afin d’effectuer des opérations dans toute l’Europe, notamment l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal en Angleterre, révèle ce mercredi un exposé du journal Le Monde cité par l’Express.

Ces officiers russes, membres du service de renseignement militaire russe (GRU), ont circulé en Europe à partir de l’année 2014, leur dernier passage par la France remontant à septembre 2018. Ces agents feraient partie d’une unité spéciale au sein du GRU dédiée « à l’assassinat, au sabotage ou à des tâches plus obscures comme la relève des boîtes aux lettres mortes », par lesquelles les agents communiquent entre eux, indique Le Monde.

Parmi leurs faits d’armes, l’un des quinze agents aurait été identifié par le Royaume-Uni comme l’un des trois auteurs de l’empoisonnement au neurotoxique Novitchok en mars 2018 d’un ex-espion russe, Sergueï Skripal, et de sa fille Ioulia, à Salisbury en Angleterre. L’épisode avait provoqué un incident diplomatique majeur entre la Russie et l’Union européenne, et poussé les services occidentaux à traquer les responsables.

S’ils n’auraient effectué aucune opération sur le sol français, les services de renseignements français considèrent que le département français de Haute-Savoie, frontalier de la Suisse et de l’Italie, aurait été utilisé comme « base arrière pour l’ensemble des opérations clandestines de l’unité 29155 en Europe ». Les agents russes auraient en revanche opéré en Grande-Bretagne, en Bulgarie, en Crimée, en Moldavie ou encore au Monténégro.