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La France va mal, Nicolas Sarkozy se rêve en sauveur

“Vous avez vu la situation ? Je ne vais pas avoir le choix, je vais peut-être être obligé de revenir”. Désavoué par les Français en 2012 face à François Hollande puis par son propre camp, qui lui a préféré François Fillon, en 2017, lors des primaires, Nicolas Sarkozy semble rêver aujourd’hui d’un destin de sauveur de la France.

Malgré une reconversion dans les affaires, puisqu’il siège au Conseil d’administration du groupe AccorHôtels, la politique continue de couler de ses veines. Quitte même à contrarier son épouse Carla Bruni qui souhaite le voir s’éloigner de ce milieu qu’elle estime habité par la “méchanceté” et la “haine”.

Mais voila, la France va mal. Son président doit faire face à une révolte des “gilets jaunes” aussi violente qu’imprévue. Les bases de son pouvoir sont ébranlées et lui-même tangue sur le pont du navire libéral sur lequel il a voulu embarquer en capitaine qui leur est apparu plus arrogant qu’audacieux.

Le camp de Sarkozy est en miettes. Héritier de l’UMP, le parti LR (Les Républicains) est une banale formation politique. Son patron Laurent Wauquiez “n’imprime pas” dans l’opinion comme le remarque l’ancien ministre Bernard Debré qui souhaite le voir rendre les clés. À défaut de figure charismatique, l’ancien président reste le repère. Son bureau est un lieu de défilé permanent où il reçoit des élus, des notables de la Droite et de jeunes militants.

“Je connais Nicolas Sarkozy par cœur, il n’a jamais abandonné l’idée de revenir”, explique Frédéric Lefebvre, un des premiers sarkoboys répudié par son mentor. “C’est clair comme de l’eau de roche. Il essaye d’organiser son retour sans reproduire les erreurs de la dernière fois. Il a théorisé le profil de l’homme d’expérience bienveillant mais attend le bon moment pour faire tomber Laurent Wauquiez de la tête des Républicains”, analyse l’ancien Secrétaire d’État. Il table même sur un retour après les élections européennes de 2019. Le parti LR est donné largement distancé par le Rassemblement National de Marine et La République en Marche d’Emmanuel Macron.

À en croire la presse, Sarkozy a même tapé sur les doigts de Wauquiez en lui demandant de tempérer son opposition au chef de l’État. Entre l’ancien locataire de l’Élysée et l’actuel semble se tisser une relation qui confine à de la proximité. Sarkozy conseiller officieux de Macron? Il lui a soufflé une partie des solutions proposées contre la révolte des “gilets jaunes”. Les deux hommes, unis par la détestation de François Hollande, ont déjeuné ensemble le 7 décembre.

À la suite de quoi, Emmanuel Macron a chargé son prédécesseur de le représenter à l’investiture de la nouvelle présidente géorgienne Salomé Zourabichvili.

L’ex-diplomate française Salomé Zourabichvili, élue fin novembre première femme présidente de Géorgie, a été investie dimanche lors d’une cérémonie au cours de laquelle elle a promis de poursuivre le virage pro-occidental de ce pays du Caucase.

Le choix de Nicolas Sarkozy pour représenter la France lors de cette cérémonie relève d’une “démarche pragmatique et ponctuelle, dont la raison est le lien de Nicolas Sarkozy avec la Géorgie”, où il a agi comme médiateur lors du conflit avec la Russie en 2008, a expliqué l’Élysée. En 2022, Sarkozy aura 67 ans. Plus jeune que l’était Jacques Chirac en 2002 quand il avait conquis son deuxième mandat à 70 ans.

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