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La gestion du dossier du Sahara occidental par Sánchez inquiète les services espagnols

En Espagne, la question du Sahara occidental rythme la scène politique puisqu’elle impacte directement les relations avec le Maroc et l’Algérie.

Alors que l’identité du nouveau gouvernement espagnol n’est toujours pas déterminée du fait des résultats très serrés des dernières élections générales du 23 juillet dernier, le centre national de l’intelligence (CNI), service de renseignement espagnol, s’inquiète de la tournure des événements liés à la position officielle espagnole concernant le Sahara occidental, rapporte le média Moncloa.

Les alliances électorales à droite comme à gauche trancheront qui d’entre Alberto Nuñez Feijóo leader du Parti populaire (droite), vainqueur des dernières élections, ou de Pedro Sánchez, président du gouvernement sortant, va former le prochain exécutif.

L’identité du prochain gouvernement aura certainement son impact sur la position espagnole concernant le Sahara occidental et par ricochet sur les relations avec le Maroc et l’Algérie.

Le revirement opéré en mars 2022 sur le Sahara occidental par Pedro Sánchez a eu pour conséquence la détérioration sans précédent des relations entre l’Espagne et l’Algérie.

Même si Pedro Sánchez venait à être reconduit à la tête du gouvernement, les relations avec le Maroc ne sont pas à l’abri de turbulences. En effet, pour rester au pouvoir, Sánchez devra composer avec les partis de gauche, dont la liste Sumar de Yolanda Díaz, vice-présidente du gouvernement sortant, qui s’est publiquement opposée à Sánchez sur le Maroc, qu’elle considère comme une « dictature ».

Espagne – Maroc : une relation qui n’est pas à l’abri des turbulences

De plus, Sumar compte dans ses rangs, Tesh Sidi, une militante d’origine sahraouie engagée en faveur de l’indépendance du Sahara occidental.

Durant les dernières élections régionales, Tesh Sidi a été en troisième position dans la liste de Sumar, ce qui fait d’elle une potentielle candidate à un poste dans le futur gouvernement que formerait le parti de Yolanda Díaz en alliance avec le PSOE de Pedro Sánchez. Un scénario qui n’est pas en faveur du Maroc.

L’autre point qui inquiète les services de renseignement espagnol, selon Moncloa, ce sont les revendications de plus en plus insistantes du Maroc concernant les enclaves de Sebta et Melilla.

Les services de renseignement espagnols ont noté que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental n’a pas dissipé la menace de l’aspiration marocaine à récupérer Sebta et Melilla enclaves espagnoles situées dans le Nord du Maroc, explique le média Moncloa.

Selon le même média qui cite des sources au sein du CNI, la récupération de Sebta et Melilla est aussi importante que la reconnaissance de la souveraineté sur le Sahara occidental pour le Maroc.

Le Maroc se serait fixé l’année 2030 comme une échéance pour le retour des deux enclaves sous son contrôle, ajoute Moncloa.

La stratégie de Sánchez consiste à faire des concessions en faveur du Maroc pour l’amener à exercer moins de pressions via l’arme migratoire sur Sebta et Melilla. Pour ce faire, le gouvernement espagnol paie le Maroc, en plus des concessions politiques concernant le Sahara occidental, pour contrôler les flux migratoires, mais l’arrivée de vagues de migrants ne cesse pas pour autant, indique la même source.

Un nouvel épisode de tension entre le Maroc et l’Espagne n’est pas à exclure, selon Moncloa qui précise que les services espagnols comme le gouvernement sont préparés à un scénario semblable à celui des contestations marocaines suite au séjour du leader du Front Polisario, Brahim Ghali en Espagne en avril 2021.

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