Le décès d’une étudiante de 24 ans dans un incendie qui s’est déclenché dans sa chambre à la cité universitaire Ouled Fayet 2 à Alger samedi 6 février avait révélé les conditions précaires d’hébergement dans les résidences universitaires algériennes. Près de 40 jours après, le ministre de l’Enseignement supérieur confirme ce constat par des chiffres officiels.
Abdelbaki Benziane a rendu public ce lundi 15 mars les résultats de l’enquête réalisée par ses services sur l’état des cités universitaires. Sans être particulièrement alarmants, les chiffres communiqués font état d’insuffisances dans plusieurs volets, particulièrement en matière de chauffage.
Selon le ministre, les trois quarts (74 %) des cités universitaires du pays ne disposent pas d’un chauffage fonctionnel. Le problème du manque de chauffage est régulièrement dénoncé par les étudiants qui, souvent, ont recours à d’autres moyens pour se chauffer ou cuisiner, comme les résistances électriques ou les bonbonnes de gaz butane, ce qui n’est pas sans risque.
Le 6 février, une étudiante a trouvé la mort à la résidence universitaire de Ouled Fayet suite à l’explosion d’une bonbonne de gaz et c’est justement ce drame et les critiques qui s’en sont suivies qui ont amené la tutelle à diligenter cette enquête sur l’état des cités universitaires.
État global des cités universitaires
L’enquête a aussi fait ressortir des insuffisances en matière d’alimentation en eau potable, jugée « bonne » dans seulement 21% des cités, « moyenne » dans 43 % et « mauvaise » dans 36 % des résidences. Le ministre ne détaille pas ce qu’il appelle « moyenne ».
Est-ce que cela signifie que l’eau est rationnée ? Sur les autres aspects, la situation est nettement meilleure, à en croire M. Benziane.
Le matériel de lutte contre les incendies est disponible dans 79 % des cités, tandis qu’il est insuffisant dans 21 %. La qualité des réfectoires est quant à elle « bonne » pour 47 % des résidences universitaires, « moyenne » dans 37 % et « médiocre » dans 16 %. Globalement, l’état de 40% des cités universitaires du pays est jugé « bon », 40 % sont dans un état « moyen » et 20 % sont en « mauvais » état. Là aussi, le ministre ne s’étale pas sur la notation moyenne qui est vague.
« En attendant les réformes qui s’imposent plus que jamais, un plan de mesures d’urgence a été adopté pour la prise en charge des insuffisances et des dysfonctionnements constatés et qui ont fait l’objet d’un débat sincère lors de la rencontre avec les directeurs des œuvres universitaires tenue en février dernier », a promis Abdelbaki Benziane.