La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a estimé ce dimanche 2 juin que le « système », à travers la prolongation du mandat d’Abdelkader Bensalah et l’attachement à l’organisation de l’élection présidentielle, a pris « le choix de prolonger la crise ».
« Le système qui s’entête à inventer des artifices au nom d’une Constitution viciée et rédhibitoire, a pris le choix de prolonger la crise et d’ajourner la solution, au lieu d’aller vers une transition politique négociée avec le peuple pour l’avènement de la nouvelle République », écrit la LADDH dans un communiqué signé par son vice-président, Said Salhi.
« Le Conseil constitutionnel, tout en prenant acte de l’impossibilité d’organiser ces élections, s’arroge une exégèse non prévue par la Constitution: le prolongement du mandat du chef de l’État rejeté pourtant par la rue, en lui accordant encore le pouvoir de re-convoquer le corps électoral pour une autre élection présidentielle, alors que la Constitution actuelle n’offre aucune solution », s’étonne la LADDH.
Selon cette ONG, le Conseil constitutionnel, en annonçant le report de l’élection, ne fait que conforter, à travers le contenu de son communiqué, « l’offre du pouvoir réel » incarné par le chef d’état-major de l’Armée.
« Il annonce clairement sa nouvelle feuille de route toujours dans le cadre constitutionnel et pour seul objectif : l’organisation des élections présidentielles à tout prix. ».
Convaincu que la solution réside dans la transition, la LADDH, qui appelle à la poursuite de la mobilisation, réitère son appel à l’adresse du pouvoir réel « pour se ressaisir et ouvrir un dialogue sérieux et franc autour de l’impératif de la refondation démocratique et sociale (…) ».
Ce dialogue doit être précédé par des mesures en « signe de bonne volonté », ajoute le texte. Parmi ces mesures figurent la libération de l’ensemble des détenus d’opinion, l’établissement de la vérité et rendre justice à feu Kamel Eddine Fekhar, l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires et le harcèlement à l’encontre des militants et des journalistes et respect des libertés publiques et démocratiques; de manifestations pacifiques et réunions publiques.