Après le Royaume-Uni et la France, la Chine, premier marché automobile mondial, réfléchit à l’interdiction de la production et de la commercialisation de voitures équipées d’un moteur thermique, rapporte lundi 11 septembre l’agence de presse officielle Chine nouvelle, citant les propos du vice-ministre de l’Industrie, Xin Guobin.

« Certains pays ont établi un calendrier pour interdire la production et la vente de voitures traditionnelles à essence », a déclaré le vice-ministre de l’Industrie et des Technologies de l’information, lors d’une conférence sur le secteur automobile à Tianjin samedi.

« Le ministère a également lancé une importante étude sur le sujet et travaille sur un calendrier avec les ministères concernés. Ces mesures apporteront certainement des changements profonds pour le développement de notre secteur automobile », a-t-il ajouté, selon des propos rapportés par Reuters.

Impact sur la demande de pétrole 

Si Pékin ne communique pour le moment aucun calendrier, Xin Guobin estime que le secteur automobile national sera confronté à une « période de turbulence » d’ici 2025 en raison de la transition vers les nouveaux véhicules énergétiques. Il a ainsi appelé les constructeurs automobiles du pays -qui doit faire face à un niveau inquiétant de pollution dans ses grandes villes- à s’adapter à ce défi et à ajuster leur stratégie.

Mais une interdiction de la vente de véhicules à essence et diesel aurait évidemment un impact significatif sur la demande de pétrole en Chine, deuxième consommateur mondial de brut.

Course à l’électrique 

D’autant que de plus en plus de constructeurs cherchent à s’imposer sur ce secteur. Ainsi, le constructeur automobile allemand Daimler, par la voix de son président du directoire, a fait part de son intention, hier lundi, de proposer des versions électriques ou hybrides de tous les modèles de sa marque Mercedes-Benz d’ici 2022. Daimler veut également convertir sa citadine Smart à l’électrique, d’ici 2020.

À la veille de l’ouverture du salon international de l’automobile IAA à Francfort, Dieter Zetsche a précisé que cette diversification concernera « plus de 50 versions de véhicules électrifiés, entre les modèles hybrides et entièrement électriques », selon des propos rapportés par l’AFP.

Pour sa part, Volkswagen, numéro un mondial des ventes en 2016, a promis d’électrifier toutes ses voitures d’ici à 2030, offrant ainsi à ses plus de 300 modèles une variante électrique ou hybride, contre une douzaine aujourd’hui.

La semaine dernière, c’est un autre géant du secteur, BMW, qui a annoncé une augmentation de la part des modèles électriques sur toutes les marques et gammes. Harald Krüger, le président du directoire du constructeur, a précisé que le groupe disposerait dans son catalogue de 12 modèles entièrement électriques d’ici 2025.