Désignée mardi 15 février comme membre du tiers présidentiel du Conseil de la nation (Sénat), la moudjahida Djamila Boupacha décline le poste.

La liste des nouveaux sénateurs, au nombre de 26, a été annoncée en fin de journée dans un communiqué de la présidence de la République.

Dans la soirée, la moudjahida a rendu publique une déclaration dans laquelle elle a fait connaître sa «  volonté» et son «  avis sur la question ».

« Suite à une information qui a été diffusée aujourd’hui le 15 février 2022 au journal de 20h de la télévision algérienne, et qui porte sur l’annonce officielle de la liste du tiers présidentiel, dont mon nom figure parmi les personnalités choisies pour le poste de sénateur, je tiens à préciser que (sic) ma volonté et mon avis sur la question », lit-on dans une déclaration publiée sur Facebook par Nacera Douagui, au nom de la moudjahida.

« J’ai décliné cette  proposition qui m’a été faite  par les instances  officielles en les remerciant de la confiance qu’ils ont placée en moi. Pour cela, je tiens à informer l’opinion publique que Djamila Boupacha, ne fera pas partie du tiers présidentiel nommé », annonce Djamila Boupacha.

« J’ai servi mon pays »

« J’ai servi mon pays auprès de mes frères et sœurs en tant que Moudjahida et j’ai repris ma vie de citoyenne depuis et je tiens à le rester, explique-elle.

Née à Bologhine (Alger) en 1938, Djamila Boupacha s’est engagée dans la lutte armée pour l’indépendance en 1955. Arrêtée en 1960 à la suite d’une tentative d’attentat, elle fut torturée et violée par l’armée coloniale française.

La dénonciation de ces sévices par l’avocate Gisèle Halimi a donné un retentissement international à l’affaire et mis à nu les méthodes de l’armée coloniale en Algérie, notamment après la création du « comité pour Djamila Boupacha » par d’illustres personnalités intellectuelles, dont Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Aimé Césaire…

Incarcérée en France, Djamila Boupacha sera libérée en avril 1962. Depuis, elle s’est retirée de la vie publique. Son combat a inspiré plusieurs œuvres artistiques dont une peinture de Pablo Picasso.