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La pénurie de pièces de rechange automobile persiste en Algérie

La pénurie de pièces de rechange automobile persiste en Algérie

La pénurie des pièces de rechange persiste en Algérie. Dans les magasins de pièces de rechange, les clients se heurtent souvent à la même réponse : « Ce produit n’est pas disponible pour le moment ».

Des produits se vendent sur commande à des prix très élevés vu leur rareté sur le marché. Et quand la pièce est disponible, en plus de son prix exorbitant, elle provient soit de la casse ou du marché informel où prolifèrent les pièces de contrefaçon.

L’entretien des voitures est devenu une opération difficile à assurer à cause du manque des pièces de rechange d’origine.

Les automobilistes doivent dans certains cas amener eux-mêmes les pièces manquantes de l’étranger. « J’ai passé deux mois à chercher des injecteurs. J’ai dû les ramener de Chine par le biais d’un ami », confie un propriétaire d’un véhicule 4X4 asiatique.

« Pour trouver de l’huile pour la boîte de vitesses de ma voiture, j’ai dû aller de Boumerdes à Sétif, contacter un atelier de réparation à El Eulma et des revendeurs à Sétif. J’ai attendu une année pour l’avoir. Quelqu’un l’a ramenée de l’étranger et me l’a vendue au prix fort. Je cherche d’autres pièces pour réparer ma voiture, je ne trouve pas même au prix fort », affirme un autre automobiliste.

La pénurie est générale et ne touche pas des marques en particulier, affirme un détaillant de pièces de rechange basé à Alger.

Pièces de rechange auto : « La crise dure depuis deux ans »

Spécialisé dans la commercialisation de pièces de rechange d’une marque américaine, le commerçant évoque un début d’approvisionnement du marché mais qui ne règle pas le problème de la disponibilité.

« Les pièces commencent à entrer, mais le problème persiste. Certains opérateurs n’hésitent pas à acheter des lots entiers pour les revendre à des prix élevés. Dès qu’on apprend l’arrivée d’une quantité de pièces, elle est rapidement écoulée », fait noter le commerçant.

Du côté des importateurs, on évoque un blocage persistant. « Nos dossiers d’importation ont été déposés auprès des services concernés et on attend les réponses. La situation dure depuis deux ans maintenant. Ça fonctionne au compte-goutte », explique un importateur de pièces de rechange.

Pour ce qui est des prix des pièces de rechange disponibles en Algérie, cet importateur impute la hausse au fait que l’offre est largement inférieure à la demande. « S’il y avait des produits en quantité suffisante, les prix des pièces de rechange automobile baisseraient automatiquement », ajoute-t-il.

La persistance de la pénurie des pièces de rechange pose le problème de sécurité routière dans un pays où les accidents de la route font des milliers de morts et de blessés chaque année.

Le président de l’association de protection des consommateurs Himayatec Mohamed Aissaoui, révèle que les citoyens se plaignent de plus en plus du manque de pièces de rechange automobile.

« L’entretien d’un véhicule coûte très cher. Je ne parle pas de voitures de luxe mais de gamme moyenne. Le prix a parfois quintuplé », assure-t-il.

Le président de Himayatec annonce avoir demandé au ministère du Commerce de lever la suspension de l’importation des pièces de rechange car c’est avant tout 
« un problème de sécurité routière » et c’est aussi « un problème de pouvoir d’achat ».

Mohamed Aissaoui pointe du doigt certains opérateurs qui, malgré l’octroi des autorisations d’importation, maintiennent les prix à des niveaux élevés.

« Il s’agit de spéculation. Après une longue période et avec une forte demande, la stabilité du marché demande un certain temps mais le ministère doit montrer de la fermeté face aux spéculateurs »
, estime-t-il en préconisant la création d’une cellule de suivi de l’opération au niveau du ministère du Commerce pour veiller à la stabilité du marché des pièces de rechange.

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