Djamel Ould Abbes, a tenu ce vendredi un meeting électoral à Bejaïa, durant lequel il a rappelé le rôle historique du FLN dans la Révolution algérienne. « Le FLN est le dépositaire de l’indépendance nationale », a déclaré Ould Abbes, ajoutant que « les Algériens lui sont redevables d’une dette, celle de la libération du pays ».
Cette rhétorique n’est pas nouvelle pour un responsable du FLN. À chaque fois qu’une échéance électorale approche, le parti a en effet régulièrement été prompt à rappeler le rôle crucial qu’il a joué durant la guerre d’indépendance. Djamel Ould Abbes ne fait pas exception durant cette campagne en vue des prochaines élections législatives. « C’est le FLN qui a lutté contre la France et c’est le FLN qui a libéré le pays », avait-il déjà affirmé jeudi à Tizi Ouzou. Faute d’un programme politique concret, le pouvoir maintient le doigt sur la balance en insistant sur sa légitimité historique.
Les déclarations tenues par le secrétaire général Ould Abbes à Béjaïa sont révélatrices de l’état d’esprit au FLN. Cinquante-cinq ans après l’indépendance officielle de l’Algérie, le pouvoir continue d’estimer qu’il peut s’affranchir de tout exercice critique sur son action politique durant cette période en avançant simplement l’argument de l’indépendance de l’Algérie. « Pourquoi faire des efforts aujourd’hui alors qu’on en a fait hier ? », a été élevé au rang de slogan par l’actuel FLN.
Qu’importe si le bilan de l’ex-parti unique est désastreux depuis cette époque, qu’importe si l’Algérie et son peuple n’ont jamais été en mesure de concrétiser les idéaux et espoirs qui ont porté la Révolution du 1er novembre. La pérennisation du système a pris l’allure de constante nationale aux yeux du pouvoir que symbolise le FLN.
Reste à savoir combien de temps le peuple s’imposera de rester otage de cette dette, qu’il continue de rembourser jusqu’à aujourd’hui. Si un demi-siècle n’a pas suffi à éponger la dette, un siècle suffira-t-il ?
À quel moment Djamel Ould Abbes et le FLN considéreront que le prix de l’indépendance arrachée au colon français aura été payé ? Surtout, à quel moment le peuple algérien en aura assez de cette sempiternelle dette pendue au-dessus de sa tête ? Le peuple algérien fermera peut-être un jour définitivement ce chapitre pour se tourner résolument vers l’avenir, faute de quoi il sera condamné à rester aux côtés du FLN éternellement prisonnier d’un passé révolu.
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