Alors que la peste des petits ruminants continue de se propager en Algérie, le vaccin promis par le ministère de l’Agriculture tarde à arriver.
Les éleveurs sont en détresse. Le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazghi, n’a pourtant pas cessé de promettre « la disponibilité du vaccin avant la fin du mois de janvier ».
Jusqu’à ce mercredi 30 janvier et le vaccin contre la peste des petits ruminants n’est toujours pas disponible. Le ministère avait promis « la disponibilité dès la fin janvier de 21 millions de doses de vaccin commandées ».
Selon un vétérinaire exerçant dans la fonction publique, les procédures des appels d’offres ont pris du temps. Pendant ce temps, l’épidémie s’est propagée et de continue de le faire, décimant des milliers d’animaux.
Si pour la fièvre aphteuse, une campagne de vaccination annuelle a été lancée, il y a trois mois, ce n’est pas le cas pour de la peste des petits ruminants qui est en train de décimer des troupeaux de chèvres et de moutons.
Au moins 4 000 cas de peste des petits ruminants ont été déclarés à travers 19 wilayas du pays. La maladie continue de sévir à El Tarf , Guelma, Mila , Tizi-Ouzou, Tébessa, Djelfa, Laghouat, Khenchela, El Bayadh, Mostaganem, Oran, Tiaret et à Naâma.
Les éleveurs sont remontés contre le ministère de l’Agriculture à cause sa gestion jugée « approximative » de cette épidémie. Le département de Bouazghi répète à chaque fois que « cette épidémie est sous contrôle », mais sur le terrain, le cheptel ovin et caprin, est menacé par la maladie et attend d’être vacciné contre la peste des petits ruminants.
Parmi les mesures prises par le ministère pour contenir l’épidémie, figurent la fermeture des marchés à bestiaux, l’isolement des animaux atteints et la distribution aux éleveurs de désinfectants.
Dans certaines wilayas, la Caisse nationale de mutualité agricole a accordé des indemnisations aux éleveurs assurés et ayant subi des pertes engendrées par la peste des petits ruminants. C’est le cas à Ouargla, où la CNMA a accordé un total de 2 milliards de DA aux éleveurs ayant subi des pertes, depuis le début janvier.
Mais pour les éleveurs, ces mesures ne sont pas suffisantes. Ils pressent le ministère de mettre rapidement à leur disposition un vaccin, car la maladie continue de tuer des milliers de petits ruminants. La vaccination autour des foyers et dans les zones à risque constituent la base de la lutte contre cette maladie.
Ce vaccin, actuellement disponible sur le marché international, peut protéger les petits ruminants pendant trois ans contre cette maladie. Il peut endiguer l’avancée de l’épidémie qui sévit actuellement en Algérie.
La peste des petits ruminants est une maladie d’importance économique majeure. Pas moins de 22 millions d’ovins attendent d’être protégés par la vaccination. Contre ces maladies virales très contagieuses des chèvres et des moutons, la vaccination constitue un outil clé.
Alors que plusieurs laboratoires africains, situés au Mali, Ethiopie, Maroc, Cameroun et Botswana, fabriquent le vaccin contre la peste des petits ruminants, l’Algérie est à la traîne. La vaccination doit être menée rapidement autour des foyers et la généralisation progressive de la vaccination devra toucher l’ensemble des ovins et caprins. Cette vaste campagne de vaccination est la clé de voûte pour mettre fin à l’avancée de la maladie et l’éradiquer. Les enjeux économiques sont très importants.
| LIRE AUSSI : La peste des petits ruminants se propage en Algérie : les conseils d’un vétérinaire aux éleveurs