C’est la première fois que la maladie est officiellement reconnue et déclarée en Algérie : la peste des petits ruminants a décimé des milliers d’ovins à travers 13 wilayas du pays.
Cette maladie virale et hautement contagieuse, menace le cheptel algérien. Heureusement, selon les vétérinaires, les viandes bien cuites issues des ovins atteints par cette maladie, sont propres à la consommation car le virus de la peste des petits ruminants n’est pas dangereux pour l’homme.
L’impact est plus tôt économique que sanitaire. Selon les services vétérinaires dépendant du ministère de l’Agriculture, les analyses des prélèvements effectués sur des ovins et des camelins malades ont confirmé qu’ils sont atteints de la peste des petits ruminants.
Les premiers cas de la maladie ont été découverts, il y a deux mois, dans les wilayas de Tébessa, Béjaïa, Laghouat et Djelfa. Le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a ordonné la fermeture des marchés hebdomadaires de bétail pendant un mois et l’interdiction du transport des ovins sans autorisation des services de l’abattoir, pour protéger le cheptel contre la propagation de la fièvre aphteuse et de la peste des petits ruminants.
Les services vétérinaires entameront, en janvier prochain, une campagne de vaccination du cheptel. Le ministère de l’Agriculture a déclaré avoir « mobilisé un budget de 400 millions de dinars pour l’acquisition du vaccin contre la peste des petits ruminants ».
Malgré les déclarations rassurantes des autorités, beaucoup de vétérinaires contactés par TSA sont sceptiques. « Les chiffres déclarés ne correspondent pas à la réalité. Les autorités sanitaires des DSA minimisent la situation et ont tendance à dire que tout va bien et que la situation est maîtrisée. Or, ce n’est pas le cas », critique un vétérinaire qui a préféré requérir l’anonymat.
Ce vétérinaire nous livre un certain nombre d’informations concernant cette maladie. « La peste des petits ruminants touche principalement les chèvres et moutons. La maladie sévit surtout en Afrique de l’Ouest. En 2008, des foyers ont été signalés au Maroc. Quatre ans après, un foyer a été enregistré en Tunisie. Les animaux infectés excrètent le virus par les larmes, les sécrétions nasales, les expectorations et les matières fécales».
« La maladie se propage par contact étroit entre animaux, notamment par inhalation de fines gouttelettes libérées dans l’air par la toux et les éternuements des animaux infectés. Comme le virus est excrété par les animaux avant qu’ils ne présentent les signes de la maladie, il peut se propager lors du déplacement des bêtes infectées », poursuit encore ce vétérinaire.
Et d’ajouter : « La maladie peut être suspectée face à l’apparition d’une fièvre brutale, de sécrétions nasales, et d’une diarrhée chez les ovins et les caprins, les bovins n’étant pas affectés. Étant donné que la maladie peut ressembler à un grand nombre de maladies fréquentes, notamment la fièvre aphteuse, la fièvre catarrhale du mouton ou la peste bovine, la confirmation biologique est indispensable. L’identification du virus et les tests sérologiques sont effectués dans les laboratoires ».
« Quand la maladie apparaît dans une zone, la mise en quarantaine, le contrôle des déplacements, l’abattage sanitaire, ainsi que le nettoyage et la désinfection, doivent être appliqués. En dehors de la vaccination et d’un traitement symptomatique visant à réduire la mortalité, aucun traitement curatif n’existe contre la maladie », explique ce vétérinaire.