La prison d’El Harrach s’est retrouvée propulsée sur le devant de la scène ces derniers jours après les annonces de mise en détention provisoire de plusieurs ex-hauts responsables et hommes d’affaires importants par la justice.
D’Ahmed Ouyahia à Abdelmalek Sellal en passant par Ali Haddad, Issad Rebrab, Amara Benyounes, Mahieddine Tahkout ou encore Ali Ghediri, toutes ces personnalités sont en ce moment incarcérées en son sein.
Ce n’est pas la première fois que l’établissement pénitentiaire se voit accueillir des personnalités célèbres. La prison d’El Harrach, qui a fêté son centième anniversaire en 2015, est le plus grand établissement pénitentiaire du pays. Elle compte selon les chiffres officiels plus de 2500 détenus. Le chiffre réel est cependant probablement plus important, compte tenu de l’éternel problème de surpopulation carcérale.
En 2017, la prison d’El Harrach se place en tête de l’actualité lorsqu’un baron de la drogue, Haniche Oussama, s’évade de la prison où il était incarcéré pour trafic de drogue. Le détenu aurait bénéficié de la complicité de son avocate pour échapper à la surveillance des geôliers. Sa cavale dure deux mois avant qu’il ne soit arrêté à nouveau en juin 2017.
A l’époque coloniale, plusieurs grandes figures de la Révolution seront incarcérées à la prison d’El Harrach. Abane Ramdane y est emprisonné deux ans, de 1953 à 1955, Rabah Bitat (1955-1957), Larbi Ben M’hidi (1957, assassiné). Zohra Drif et Djamila Bouhired sont également emprisonnées à El Harrach entre 1957 et 1962. Après l’indépendance, Hocine Aït Ahmed y est incarcéré à partir de 1964 pendant deux ans avant de s’évader en 1966 pour rejoindre la Suisse, et Mohamed Benchicou y a été détenu de 2004 à 2006.