Encore une fermeture de route dans la wilaya de Béjaïa. Ce dimanche 17 juin, les habitants du village Boussoumer, dans la commune de Timezrit, ont procédé au blocage, dans les deux sens, de la route nationale RN 26 au niveau de la localité de Remila, à la sortie de Sidi Aïch en allant vers le chef-lieu de la wilaya.

Au lendemain des fêtes de l’Aïd, ce sont des centaines, voire des milliers d’automobilistes qui ont été pris au piège, sous un soleil ardent, sans aucune possibilité d’emprunter les détours habituels, également fermés. « C’est le seul moyen de nous faire entendre, nous avons frappé à toutes les portes, en vain. Cela fait 45 ans que nous attendons le goudronnage de la route communale qui mène vers notre localité », explique un membre du comité du village précité, joint au téléphone.

« La dernière fois que la route a été goudronnée, c’était en 1973. Elle est tellement impraticable que, récemment, on a dû utiliser un tracteur pour acheminer un défunt vers le cimetière. Nous sommes conscients des désagréments que nous causons aux automobilistes, auprès desquels nous tenons d’ailleurs à nous excuser, mais nous n’avons plus le choix. Nous ne faisons pas cela de gaieté de cœur. Si nous avons choisi le lendemain de l’Aïd pour agir, c’est pour attirer l’attention des autorités qui font la sourde oreille depuis des décennies », ajoute-t-il.

Parmi les autres revendications soulevées, la mise à la disposition de la localité de bus pour le ramassage scolaire et la réalisation d’un réseau d’assainissement. Selon la même source, les habitants utilisent encore des fosses septiques.

Vers la mi-journée, aucun représentant des autorités locales ou des services de sécurité ne s’est rendu sur les lieux et la route était toujours fermée. Une délégation, menée par le député Khaled Tazaghart qui s’est retrouvé lui-même bloqué, était en partance pour le siège de la wilaya où elle devait être reçue par le wali. « Je lance un appel urgent au wali, au chef de daïra de Sidi Aïch et au maire de Timezrit pour prendre en charge les revendications des habitants. Ce n’est pas concevable qu’une route ne soit pas goudronnée depuis 45 ans », déclare l’élu du Front Al Moustakbal, joint au téléphone.

Si les revendications des habitants de Boussoumer paraissent plus que légitimes, la méthode, elle, demeure contestable, puisque ce sont des milliers de citoyens, qui rejoignaient leurs lieux de travail après les fêtes de l’aïd, qui sont pénalisés. Le phénomène de fermeture des routes à Béjaïa a pris ces derniers temps des proportions alarmantes, mettant en péril la dynamique industrielle de cette wilaya portuaire. Le laisser-faire des autorités demeure une énigme.