La Russie confirme les liens étroits qu’elle entretient avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays du Sahel dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État. Moscou a officiellement reconnu la nouvelle entité géostratégique constituée par ces trois pays, l’Alliance des États du Sahel (AES).

L’annonce de la Russie survient moins de deux semaines après le premier sommet de l’Alliance qui a réuni, le 6 juillet à Niamey (Niger), les chefs d’État des trois pays.

"Nous considérons la création de la confédération de l’AES comme une étape importante pour trouver des solutions efficaces au défi commun de la lutte antiterroriste dans la zone saharo-sahélienne ainsi que pour réaliser un développement durable", a déclaré cette semaine Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Moscou, qui a aidé Bamako à enterrer l’Accord de paix d’Alger, n’a jamais caché son soutien aux régimes issus de coups d’État dans les trois pays du Sahel. Les mercenaires du groupe paramilitaires pro-russe Wagner, devenu Africa Corps, sont présents directement au Mali à la demande des autorités de transition pour participer à la lutte antiterroriste dans la région.

Les relations de ces États se sont en revanche dégradées avec la France qui a dû retirer ses forces présentes au Mali et au Niger.

La Russie salue la création de la confédération de l’Alliance des États du Sahel

La création de l’AES a été décidée en septembre 2023 suite aux menaces de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) d’intervenir militairement au Niger pour rétablir le président Mohamed Bazoum, destitué par un coup d’État le 26 juillet.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso se sont retirés de la CEDEAO et ont créé leur propre confédération présentée comme anticolonialiste et anti-occidentale. Il s’agit d’abord d’une alliance de défense commune destinée à dissuader toute intervention armée des États voisins.

« Toute attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties », est-il spécifié dans la déclaration de création de l’AES.

La Russie offre ses services

Pour la Russie, une telle initiative "répond pleinement aux intérêts des peuples de ces États« et »aura un impact positif sur l’émergence d’une nouvelle architecture de la sécurité régionale".

Dans sa déclaration, la porte-parole de la diplomatie russe a réaffirmé l’intention de son pays de "continuer à apporter le soutien nécessaire aux États de l’Alliance, y compris en aidant à renforcer la sécurité des forces armées nationales".

Maria Zakharova a indiqué que la Russie pourrait aider à la formation "des militaires et des agents des forces de l’ordre« et œuvrera au développement d’une coopération commerciale et économique »mutuellement bénéfique avec ces pays".