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La Russie post-soviétique en cinq dates-clés

La Russie post-soviétique en cinq dates-clés

Cinq moments forts de l’histoire de la Russie, de la chute de l’URSS en 1991 à la présidentielle du 18 mars qui a offert à Vladimir Poutine un 4e mandat à la tête du pays :

1991, l’acte de décès de l’URSS

Le 8 décembre 1991, Boris Eltsine, élu six mois auparavant premier président de la Fédération de Russie, proclame en compagnie de ses homologues ukrainien et bélarusse la « mort de l’URSS ». Le dirigeant de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, est contraint de s’effacer.

Eltsine engage un éventail de réformes: prix libérés, taux de change unifiés, convertibilité du rouble, propriété privée, abolition du monopole d’Etat sur le commerce extérieur…

En 1993, il envoie les chars contre des députés communistes retranchés dans le Parlement (148 morts officiels).

Fin 1994, il décide de mettre au pas la petite république indépendantiste de Tchétchénie dans le Caucase russe. En 1996, un accord met fin à la guerre, qui a fait des dizaines de milliers de morts.

La crise financière de 1998 aggrave la situation de millions de Russes qui ont plongé dans la pauvreté, alors que le système de santé et d’éducation s’écroule et que la corruption s’étend.

1999, l’avènement de Poutine

En août 1999, Eltsine propulse au poste de Premier ministre un quasi-inconnu, Vladimir Poutine. Cet ancien chef du FSB (ex-KGB) se forge rapidement une image d’homme fort dans un pays traumatisé par une vague d’attentats attribués aux indépendantistes tchétchènes (près de 300 morts).

Le 1er octobre 1999, Poutine, qui a promis de « buter les terroristes jusque dans les chiottes », fait entrer les troupes fédérales russes en Tchétchénie.

Boris Eltsine, miné par l’alcool et la maladie, démissionne le 31 décembre 1999. Son dauphin désigné lui succède définitivement lors de l’élection présidentielle de mars 2000.

De 2000 à 2009, le conflit en Tchétchénie, marqué par des exactions et le bombardement aveugle de Grozny, a fait des dizaines de milliers de victimes.

Durant ses deux premiers mandats (il est réélu en 2004) Vladimir Poutine renforce son emprise sur le Parlement, place les gouverneurs régionaux sous la coupe de Moscou, force les médias à une loyauté sans condition et restitue toutes ses fonctions à l’ex-KGB.

Il écarte aussi un à un de la politique les oligarques, enrichis sous Eltsine, parmi lesquels Mikhaïl Khodorkovski, patron déchu du groupe pétrolier Ioukos, emprisonné durant dix ans.

Parallèlement, l’économie se redresse, grâce à un strict contrôle monétaire et surtout à la manne pétrolière.

2008-2012, l’intermède Medvedev

La Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat consécutif, Vladimir Poutine choisit comme dauphin son jeune vice-Premier ministre Dmitri Medvedev, élu haut la main le 2 mars 2008 sans concurrence réelle.

Vladimir Poutine devient alors Premier ministre et prend la tête du parti Russie unie qui contrôle le Parlement.

En 2009, la Russie est frappée de plein fouet par la crise économique mondiale avant de renouer avec la croissance.

2012, un retour contesté

En décembre 2011, un mouvement de contestation sans précédent depuis l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine éclate après des législatives remportées par son parti Russie unie et entachées de fraudes, selon l’opposition.

Cette vague de protestation ne l’empêche pas de retrouver la présidence en 2012 pour un mandat porté à six ans à la faveur d’une réforme constitutionnelle.

Son élection avec près de 64% des voix est jugée « biaisée » par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Les manifestations contre le scrutin provoquent la pire répression depuis la fin de l’URSS, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).

2014, restaurer la ‘grande Russie’

Vladimir Poutine endosse les habits de restaurateur de la « grande Russie » en annexant en 2014 la péninsule ukrainienne de Crimée.

Cette opération déclenche la pire crise depuis la fin de la Guerre froide entre Russes et Occidentaux, qui accusent en outre Moscou de soutenir militairement une rébellion séparatiste dans l’est de l’Ukraine, ce que le Kremlin dément.

L’annexion de la Crimée et les ingérences en Ukraine valent à la Russie des sanctions européennes et américaines, qui portent un rude coup à l’économie.

En Syrie, la Russie est devenue un acteur incontournable depuis son intervention en septembre 2015, permettant aux troupes de son allié Bachar al-Assad d’engranger les succès.

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