La tournée du chanteur Idir, qui était prévue pour les derniers mois de cette année, est reportée à 2019. « Idir est très fatigué. Il est entrain de se soigner. Il n’a pas pu participer à la caravane artistique, que nous avons organisé en été. Il devait animer deux concerts pendant la saison estivale. Dès qu’il sera rétabli, il animera les concerts qui restent du programme initial », a annoncé, à TSA, Samy Bencheikh El Hocine, directeur général de l’ONDA, Office national des droits d’auteur et droits voisins.
Samy Bencheikh El Hocine a précisé que les concerts auront lieu l’année prochaine, à Constantine, à Tizi Ouzou, à Béjaïa, à Tlemcen et à Tamanrasset. « Je vais le rencontrer les prochains jours à Paris pour discuter avec lui et s’assurer sur son état de santé. Je vais rendre visite aussi à Nna Aldjia, la mère de Matoub Lounes qui est hospitalisée », a-t-il indiqué.
Les 04 et 05 janvier dernier, Idir a animé deux grands concerts à la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf (5 juillet), à Alger, à l’occasion de la fête de Yennayer, marquant un retour en Algérie après 39 ans d’absence de scène.
« Vous ne pouvez pas imaginer ce que je ressens en revenant ici chanter devant les miens », avait lancé la star de la chanson kabyle face une salle archicomble. Ces deux concerts étaient placés sous le signe des « retrouvailles ». Idir, 69 ans, devait se produire ensuite, à parti de mai 2018, dans d’autres villes du pays.
Protestation d’un distributeur
Djermane Bélaïd, gérant des éditions musicales Izem a publié, cette semaine, une lettre accusant l’ONDA de n’avoir pas respecté certaines clauses d’une convention signée en octobre 2017, sur notamment les autorisations de pressage du répertoire d’Idir (pour une distribution des disques en Algérie) et les droits qui en sont liés.
« L’ONDA a procédé à l’occasion (du concert à Alger) à la production d’un coffret de CD de l’artiste Idir comportant ses œuvres faisant partie intégrante du catalogue de ma maison d’édition, alors que l’ONDA n’a pas la qualité d’éditeur pour le faire et devait, si elle avait à le faire exceptionnellement, demander l’autorisation à la maison d’éditions Izem Pro et conclure une convention avec cette dernière dans laquelle les conditions de cette édition seraient définies », a-t-il écrit dans une lettre adressée au président Abdelaziz Bouteflika. L’ONDA n’a, selon lui, pas respecté les droits d’auteur en matière de contrat d’édition.
Samy Bencheikh El Hocine se dit étonné par cette lettre. « Il aurait pu s’adresser à nous. Il est vrai qu’au début, il voulait s’intégrer pour participer au retour de Idir en Algérie. Il devait éditer un million d’exemplaires du disque, mais il n’avait pas de quoi payer. Il a demandé un crédit qui lui a été refusé. Lorsqu’on veut produire un artiste, on avance de l’argent. En plus, il aurait pu s’adresser à Idir puisque le retour du chanteur s’est fait avec l’artiste, et rien d’autre. L’événement d’Idir a été fait sans la participation de cette personne. Il n’a aucune qualité de producteur. Il n’y a que le producteur qui peut revendiquer des droits. Lui n’est qu’un distributeur. Il n’a donc que des droits de distribution. C’est tout. Les deux numéros d’Idir ( 230 et 231 du catalogue) ont été produits en France, pas en Algérie », a précisé le DG de l’ONDA.
Selon lui, plusieurs artistes ont résilié leurs contrats avec ce distributeur. Il a cité Akli Yahiaten, Yasmina et Ali Amrane. « Pour nous, c’est un non-événement. Il n’a qu’à porter plainte devant la justice », a-t-il dit.