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La Tunisie refuse de faire le gendarme pour l’Europe

La Tunisie refuse de faire le gendarme pour l’Europe

Défilé de responsables européens en Tunisie. Au menu, la lutte contre l’immigration clandestine. Après la présidente de la Commission européenne, la Première ministre italienne et le Premier ministre néerlandais, ce sont les ministres de l’Intérieur français et allemand qui se sont rendus dans la capitale tunisienne.

Tous avec le même objectif de convaincre le président tunisien Kais Saied d’intensifier la lutte contre les flux migratoires clandestins et réduire les départs vers l’Europe à partir des côtes tunisiennes, très proches de Malte et de la Sicile en Italie.

La semaine dernière, Saïed a reçu Giorgia Meloni, Ursula von der Leyen et Mark Rutte (premier ministre des Pays-Bas).

Il a aussi discuté, début juin, avec le président français Emmanuel Macron des questions migratoires.

Ce lundi 19 juin, il a rencontré Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, et la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser, qui ont entamé dimanche soir une visite à Tunis. Au menu de la visite des deux ministres européens, toujours la question des flux de migrants et de la surveillance des frontières.

La réponse du président tunisien a été claire. « La Tunisie ne sera pas le gardien des frontières de quelque pays que ce soit », a tranché le chef de l’État tunisien lors de sa rencontre avec Darmanin.

Kais Saied a en revanche réclamé « une nouvelle approche » du phénomène basée sur « l’élimination des causes » de la migration irrégulière et « non sur le traitement des résultats ».

Tout en soulignant que son pays « n’acceptera pas de voir s’installer des migrants sur son sol », le président tunisien a plaidé pour des « efforts unifiés pour mettre fin à ce phénomène contrenature et inhumain ».

En février dernier, Kais Saied avait fait scandale par des propos tenus sur les migrants subsahariens. Il avait qualifié le phénomène de « complot » pour changer « la démographie de la Tunisie ».

Migration clandestine : Kais Saied dit non à l’Europe

La solution au problème ne devra pas se faire « aux dépens de la Tunisie », a-t-il déjà mis en garde la semaine dernière, indiquant que son pays ne fera pas le « gardien pour des pays tiers ».

L’Europe mise beaucoup sur la Tunisie pour réduire les flux de migrants clandestins, dont une partie prend le départ à partir des côtes tunisiennes.

Jeudi 8 juin, l’Union européenne a adopté une refonte de sa législation de surveillance des frontières. Trois jours après, dimanche 11 juin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du conseil italienne Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais Mark Rutte étaient à Tunis. Pour Meloni, c’est même le deuxième voyage en Tunisie en quelques jours après celui du 6 juin où elle a tenté de convaincre seule les autorités tunisiennes.

Le déplacement du trio européen marque donc le passage de relais de l’Italie à toute l’Europe dans ce dossier.

La Commission européenne a proposé à la Tunisie, qui est en proie à une grave crise économique, un partenariat incluant des aides financières pouvant atteindre 900 millions d’euros, avec une aide immédiate de 150 millions d’euros.

Outre sa proximité avec les côtes italiennes, la Tunisie inquiète aussi les Européens par la dégradation de sa situation économique et sociale qui pourrait faire exploser le nombre de départs vers l’Europe.

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