Le ministre turc des Affaires étrangères a rejeté une demande de fermeture d’une base militaire turque au Qatar, formulée par les adversaires de Doha, la qualifiant d' »irréaliste », dans des déclarations publiées mardi par des journaux au Qatar.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont demandé la fermeture de la base de Tariq ben Ziyad dans le cadre d’une série de conditions pour mettre fin à l’isolement diplomatique et économique du Qatar initié en juin 2017.
Cependant, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a rejeté ces appels, affirmant aux quotidiens Al-Watan et Qatar Tribune que la présence de troupes turques n’est pas liée à la crise actuelle autour du Qatar.
« Nous pensons que cette demande est à la fois irréaliste et non pertinente », a-t-il dit en rappelant que la Turquie et le Qatar avaient signé un accord de défense en 2014, « bien avant la crise du Golfe ».
Il a déclaré que l’impasse diplomatique devait être résolue sans délai.
Le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont brusquement rompu leurs relations avec le Qatar, accusant ce petit émirat de soutenir des groupes islamistes, dont les Frères musulmans, et de se rapprocher de l’Iran.
Le Qatar a rejeté ces accusations, affirmant être la cible d’une tentative de changement de régime.
La fermeture de la base turque au Qatar fait partie de 13 demandes formulées par les adversaires de Doha.
Selon certaines estimations, 3.000 soldats turcs se trouveraient sur le sol qatari, alors que la base pourrait en accueillir 5.000.
Le Qatar et la Turquie, qui soutiennent tous deux la confrérie des Frères musulmans, ont renforcé leurs relations ces dernières années.
L’émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani a été le premier dirigeant étranger à contacter le président turc Recep Tayyip Erdogan lors du coup d’Etat avorté en 2016.
Au début de la crise du Golfe, la Turquie a figuré parmi les premiers pays à fournir un soutien au Qatar à la suite d’un embargo aérien, maritime et terrestre imposé par les voisins de l’émirat gazier.
Le Qatar a également annoncé récemment l’octroi d’un prêt de 15 milliards de dollars au fragile secteur bancaire turc et a également offert un jumbo jet d’une valeur de 400 millions de dollars comme « cadeau » à Ankara.