L’Algérie et la Turquie veulent approfondir leur partenariat économique, au moment où les relations commerciales algéro-européennes traversent une zone de turbulences.
La visite en Algérie du vice-président turc, Cevdet Yılmaz, a été l’occasion pour faire d’importantes annonces dans ce sens. Les deux pays devraient entamer prochainement la négociation d’un accord commercial préférentiel.
M. Yılmaz est arrivé à Alger hier dimanche. Ce lundi 24 juin, il a assisté à la cérémonie d’inauguration de la Foire internationale d’Alger (FIA) par le président de la République Abdelmadjid Tebboune.
Signe de l’entente politique et économique entre Alger et Ankara ces dernières années, la Turquie est l’invitée d’honneur de cette 55ᵉ édition de la FIA.
Au total, 51 entreprises, institutions et organisations exportatrices turques participent à l’événement économique annuel de la capitale algérienne.
La Turquie veut atteindre 10 milliards de dollars d’échanges avec l’Algérie
Le vice-président turc est arrivé en Algérie à la tête d’une importante délégation de responsables politiques et d’hommes d’affaires qui ont pris part, ce lundi matin, à un forum d’affaires algéro-turc.
Quelque 300 opérateurs économiques algériens et 200 autres de Turquie étaient présents à la rencontre, dont l’ouverture a été présidée par les ministres du Commerce des deux pays, Tayeb Zitouni et Ömer Bolat.
Les entreprises turques sont fortement présentes en Algérie, dont certaines ont effectué des investissements dans de grands projets structurants, comme le complexe sidérurgique Tosyali d’Oran et le complexe textile Tayal de Relizane.
Les investissements turcs en Algérie s’élèvent à 6 milliards de dollars et les échanges commerciaux entre les deux pays se sont situés en 2023 à un peu plus de 6 milliards de dollars.
L’Algérie a exporté pour plus de 3,5 milliards de dollars vers ce pays, essentiellement des hydrocarbures, et en a importé pour plus de 2,5 milliards de marchandises diverses.
Les deux pays ambitionnent d’augmenter encore ce volume des échanges. Pour le porter précisément à 10 milliards de dollars par an, a indiqué le ministre du Commerce turc dans son intervention au forum d’affaires de ce lundi. L’Algérie et la Turquie « avancent de manière déterminée » pour atteindre cet objectif, a-t-il assuré.
Les deux pays font tout pour favoriser le développement de leur partenariat économique et leurs échanges en tout genre. En mai dernier, un accord bilatéral a levé les restrictions sur les vols entre les deux pays, portant leur nombre de 35 à 80 par semaine.
Algérie – Turquie : un accord préférentiel en vue pour booster les échanges
Ömer Bolat a aussi saisi l’occasion pour annoncer une autre « bonne nouvelle ». « Je voudrais annoncer la bonne nouvelle que les négociations sur l’accord commercial préférentiel entre les deux pays commenceront très bientôt », a-t-il déclaré.
L’annonce survient alors que l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne bat de l’aile. Le 14 juin, la Commission européenne a annoncé le lancement d’une procédure contre l’Algérie à cause des mesures prises ces dernières années par les autorités algériennes pour réglementer les importations et les investissements.
L’accord préférentiel entre l’Algérie et la Turquie avait fait l’objet d’une déclaration signée en novembre dernier entre les ministres du Commerce des deux pays à l’occasion du Conseil de coopération de haut niveau Algérie-Turquie tenue à Alger sous la présidence des présidents Abdelmadjid Tebboune et Recep Tayyip Erdoğan.
La conclusion d’un accord préférentiel devrait booster davantage les échanges algéro-turcs qui se sont situés en 2023 à 6,3 milliards de dollars, a précisé M. Bolat.
Un volume qui ne cesse de croître puisqu’une hausse des échanges de l’ordre de 8 % a été constatée pendant les cinq premiers mois de l’année 2024 par rapport à la même période de l’année passée, a souligné le responsable turc.
Turquie : six milliards de dollars d’investissements en Algérie
Celui-ci a aussi mis en exergue les investissements de son pays en Algérie. En dehors du secteur des hydrocarbures, les opérateurs turcs, avec 6 milliards de dollars d’investissements, sont ceux qui investissent le plus et créent le plus d’emplois en Algérie, a-t-il soutenu, rappelant que les entreprises turques ont entamé 636 projets en Algérie d’une valeur totale de 21,3 milliards de dollars.
Parmi les secteurs identifiés pour booster l’investissement mutuel entre les deux pays, figurent les énergies renouvelables, l’hydraulique, l’énergie et les mines et la mécanisation agricole.
Le ministre turc a mis en avant les avantages de son pays, citant sa main-d’œuvre qualifiée, son environnement d’investissement stable et son système d’incitation à l’investissement.
Il a aussi souligné que l’Algérie n’est pas seulement la porte d’entrée de la Turquie en Afrique, mais aussi son plus grand partenaire d’investissement du continent.
La Turquie est prête à fournir toute sorte de soutien aux investisseurs algériens, s’est engagé le ministre Ömer Bolat.
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