L’ancien commissaire à la diversité et à l’égalité des chances sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2008 à 2012), Yazid Sabeg, a qualifié de « succès » la visite du président Emmanuel Macron en Algérie (25-27 août).
« Quoi que l’on dise, cette visite est un succès pour les présidents Tebboune et Macron, qui en avaient pris l’initiative », a jugé Yazid Sabeg dans un entretien au quotidien régional français Le Télégramme de Brest.
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Emmanuel Macron a reçu, « comme toujours, le meilleur accueil, et cet engouement démontre une fois de plus la profondeur et la permanence des relations », a-t-il ajouté, en soulignant le contexte dans lequel intervient le voyage de Macron en Algérie. « Ce sommet intervient opportunément », a-t-il dit.
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Lors de cette visite, les présidents algérien et français ont évoqué les sujets de coopération bilatérale ainsi que les moyens de la renforcer, après plusieurs mois de grave crise, suite aux déclarations controversées de Macron sur le système algérien et l’existence de la nation algérienne avant la colonisation en 1830.
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Selon lui, les relations entre Alger et Paris ont longtemps été marquées par des sujets qui suscitent la controverse de part et d’autre de la Méditerranée : l’immigration et la mobilité (visas et expulsions de clandestins) et la mémoire.
M. Sabeg plaide pour une autre approche. « Ces sujets, pour importants qu’ils soient, ne fournissent qu’un prisme étriqué et daté des relations bilatérales », juge-t-il.
Pour lui, il y a des dossiers importants qui devraient être traités. Il a cité les échanges commerciaux, la politique industrielle (la chimie et le raffinage ou l’agro-alimentaire et l’équipement automobile), la formation, la culture et l’enseignement (singulièrement scientifique), l’agriculture.
« Ce sont des domaines de coopération structurants où la France peut apporter beaucoup à l’Algérie, qui fait, dans une certaine adversité, de grands efforts », a-t-il ajouté.
L’Algérie « est très attachée aux Accords d’Évian »
D’après lui, d’autres questions relatives à la sécurité régionale doivent aussi faire partie des sujets de coopération entre la France et l’Algérie « surtout à l’aune de nos déboires au Sahel et en Libye où nous affrontons les ambitions de puissances extra-régionales », allusion à la Russie et à la Chine.
« En un mot, en Algérie, la France a des intérêts à défendre », a-t-il résumé. Toutefois, Yazid Sabeg estime nécessaire un « consensus » en France sur les relations avec l’Algérie.
« Emmanuel Macron doit marteler dans notre pays que la Guerre d’Algérie est terminée », a-t-il plaidé.
L’industriel français, d’origine algérienne considère qu’il serait temps, qu’ « à l’initiative de la France, la contribution de la diaspora franco-algérienne, qui est le socle de la mixité franco-maghrébine, puisse être évaluée et exploitée par les deux pays ».
Sur la question de la libre circulation et des visas, Yazid Sabeg fait remarquer que l’Algérie « est très attachée aux Accords d’Évian » et à une disposition qui prévoit une liberté de circulation des gens entre les deux pays.
« La France, de Giscard d’Estaing à Macron, ne l’ignore pas. C’est une singularité dictée par l’Histoire qui peut et doit certainement évoluer », dit-il. Il appelle à poser la problématique migratoire dans un cadre approprié, « avec méthode et tempérance, avec lucidité et sans démagogie ».
