Société

L’actuel et deux anciens PDG de la CNAN Nord écroués

Le secteur du transport maritime algérien est plus que jamais dans la tourmente. Quelques mois après la condamnation de responsables d’Algérie Ferries, c’est au tour de gestionnaires de la CNAN Nord de passer par la case prison.

Une enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a débouché sur l’interpellation de plusieurs cadres anciens ou en exercice de la compagnie algérienne de transport maritime de marchandises, CNAN Nord.

Selon un communiqué du parquet de la République près le pôle national économique et financier, rendu public ce mercredi 22 mars, l’enquête a porté sur des dépassements dans la gestion de la société, conclusion de marchés contraires à la réglementation et complicité de dilapidation de deniers publics à travers l’arrêt technique et la non-exploitation volontaire de navires de la société, mis à l’arrêt dans des ports algériens et étrangers.

Ce qui, selon le parquet, a influé sur l’activité de la société et causé la dégradation de sa situation financière malgré l’aide qui lui est apportée par l’État. Ces agissements ont causé un « important préjudice financier » à la CNAN Nord et au Trésor public, selon la même source.

Les personnes soupçonnées d’être impliquées dans cette affaire ont été présentées mardi 21 mars devant le parquet du pôle pénal spécialisé qui a ordonné l’ouverture d’une information judiciaire pour les délits de « passation de marchés non conformes à la réglementation, octroi d’indus avantages, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et négligence. »

Gestion de la CNAN Nord : trois PDG sous mandat de dépôt

Après l’audition des mis en cause, le juge d’instruction de la même juridiction a ordonné le placement sous mandat de dépôt de l’actuel PDG de la société, le dénommé DJ.L., et deux de ses prédécesseurs, A.S. et Gh.S.A. 14 autres accusés ont été placés sous contrôle judiciaire, précise le communiqué.

La situation du transport maritime et des entreprises du secteur a été évoquée lors du dernier conseil des ministres, lundi 20 mars. Le chef de l’Etat a ordonné de « reconstruire la flotte du transport maritime algérien, victime d’un complot ciblant l’Etat », a-t-il accusé.

En novembre dernier, le président de la République avait ordonné, en conseil des ministres également, l’ouverture d’une enquête pour demander des comptes à ceux qui ont causé la détérioration de la situation des entreprises du secteur du transport maritime en Algérie.

Il avait à la même occasion ordonné la fusion en une seule entité des deux sociétés publiques de transport maritime de marchandises, CNAN Nord et CNAN Med.

L’intervention du président de la République avait lieu suite à une série d’immobilisation de navires algériens dans des ports européens pour diverses raisons, dont la non-conformité technique ou non-paiement de redevances.

En juin 2022, plusieurs hauts responsables d’Algérie Ferries, la compagnie de transport maritime de voyageurs, ont été limogés et poursuivis après l’éclatement du scandale de navires ayant fait des liaisons à vide entre l’Algérie et la France alors que les voyageurs se bousculaient devant les agences pour trouver une place.

En janvier dernier, certains des dirigeants d’Algérie Ferries écartés dont l’ex-DG Kamel Issad ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

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