search-form-close
L’affaire Tartag, Toufik, Saïd et Hanoune en cinq points

L’affaire Tartag, Toufik, Saïd et Hanoune en cinq points

L’affaire dite de la « réunion secrète » a tenu en haleine les Algériens durant plusieurs mois, avant de connaître son épilogue ce samedi 2 janvier, avec l’acquittement de quatre prévenus : les généraux Toufik et Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune.

Retour sur les principaux faits de cette affaire, qui a commencé alors que l’Algérie était en plein bouleversements politiques, avec les marches pacifiques pour le changement, qui ont séduit le monde entier.

La genèse de l’affaire

L’affaire impliquant les généraux à la retraite Toufik et Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune a connu un nouveau tournant ce samedi avec l’annonce de leur acquittement en appel par la cour militaire de Blida, mettant ainsi fin à une affaire débutée il y a 21 mois.

L’affaire commence le 27 mars 2019. Dans un contexte de manifestations populaires contre le cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, une rencontre « secrète » est organisée dans une des résidences appartenant à l’État. L’Algérie était déjà en ébullition depuis le début du Hirak, le 22 février 2019. Des millions d’Algériens sortent chaque vendredi dans la rue pour réclamer pacifiquement le changement et le départ du système.

Plusieurs personnes sont présentes à cet évènement, dont Mohamed Mediène dit Toufik, Athmane Tartag dit Bachir ainsi que Louisa Hanoune, qui relate l’évènement sur les ondes de Radio-M.

« Il fallait tenter par tous les moyens d’empêcher qu’il y ait une dérive. Je voyais bien que l’entourage et la famille étaient aux abois, alors que le chef d’état-major avait annoncé la couleur », affirme Mme Hanoune, ajoutant que « c’était la course contre la montre pour éviter un coup de force ».

 Gaïd Salah menace

Le chef d’état-major, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, fait état le 30 mars dans une allocution de la tenue de cette réunion, qui a été tenue, selon lui, par des « individus connus, dont l’identité sera dévoilée en temps opportun ». Ils les accusent de chercher à « mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et sur les réseaux sociaux contre l’ANP et faire accroire à l’opinion publique que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution » pour destituer Bouteflika.

Le 16 avril 2019, Ahmed Gaïd Salah cite spécifiquement l’ex-patron du DRS, Mohamed Médiène dit Toufik, prenant à partie l’opinion publique en lançant « un dernier avertissement » à l’intéressé.

« Je lance à cette personne (Toufik, ndlr) un dernier avertissement, et dans le cas où il persiste dans ses agissements, des mesures légales fermes seront prises à son encontre ».

Arrestation de Toufik, Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune

Le 5 mai 2019, la menace est mise à exécution. Mohamed Mediène, Bachir Tartag et Saïd Bouteflika sont placés sous mandat de dépôt en vertu de poursuites pour « atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État ». Le 9 mai, c’est Louisa Hanoune qui est placée en détention provisoire par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida, poursuivie en vertu des mêmes chefs d’accusation.

Le 25 septembre 2019, Toufik, Tartag, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune sont condamnés à quinze ans de prison ferme par le tribunal militaire de Blida.

Trois autres accusés, Khaled Nezzar, son fils Lotfi et leur ami Benhamdine Farid sont condamnés pour les mêmes charges à vingt ans de prison par contumace, car en fuite à l’étranger.

En février 2020, en appel, les peines ont été confirmées pour les deux anciens chefs du DRS et le frère de l’ancien président. La SG du Parti des travailleurs a, elle, vu sa peine réduite à trois ans de prison dont neuf mois fermes et remise en liberté.

| Lire aussi : Toufik, Saïd, Tartag, Nezzar et Louisa Hanoune condamnés : chronique d’un procès pas comme les autres

Décès de Gaïd Salah

Le 23 décembre 2019, le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah décède à l’âge de 80 ans des suites d’un « arrêt cardiaque » en son domicile avant d’être transféré à l’Hôpital central de l’Armée de Aïn Naadja à Alger.

Le 18 novembre 2020, la Cour suprême décide d’annuler les jugements rendus par le tribunal militaire de Blida, et de reprogrammer le procès toujours à la Cour militaire de Blida, avec une nouvelle composante d’officiers magistrats.

L’acquittement

Le 2 janvier 2021, les quatre prévenus sont acquittés. Saïd Bouteflika et Bachir Tartag demeurent cependant pour l’heure en prison car placés sous mandat de dépôt dans d’autres affaires.

Louisa Hanoune est sortie de prison en février 2019 après que sa peine ait été réduite en appel à trois ans de prison, dont neuf mois ferme.

Mohamed Mediène dit Toufik est quant à lui relaxé, alors qu’il se trouvait selon son avocat « en convalescence » dans une clinique militaire « externe » à la prison de Blida.

  • Les derniers articles

close