Politique

Lakhdar Benkhellaf : « Ce qu’on a vu lors du 28e vendredi augure d’un retour en force du hirak »

Le dialogue, tel qu’il est mené par le panel de Karim Younès, est une manière de mettre la charrue devant les bœufs, estime le député du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf.

Pour Benkhellaf, la mission qui consiste à mettre en place une nouvelle loi électorale et une commission d’organisation des élections devrait revenir à un gouvernement de compétences nationales et non à ce panel dont « on n’a pas encore compris s’il s’agit d’une commission de dialogue ou de médiation ».

« Nous ne savons pas quelle est la mission du panel. Son rôle est-il de légiférer ou de rapprocher les points de vue ? Y a-t-il des garanties pour l’application de ses recommandations ? Ce sont autant d’interrogations qui se posent à propos du dialogue que mène le panel, surtout que l’élaboration des lois ne relève pas de sa compétence, mais doit revenir aux experts qui doivent faire partie de la composante du gouvernement de compétences », a-t-il dit dans un entretien à TSA Arabi.

Karim Younes a annoncé samedi que son panel avait « soumis d’importantes propositions pour dépasser cette situation difficile, notamment la nécessaire préparation du projet d’amendement de la loi organique relative aux élections et du projet de loi pour la création d’une autorité nationale indépendante chargée de l’organisation d’une élection transparente et régulière ».

À propos de la nomination d’un nouveau gouvernement, Benkhellaf la juge indispensable et joint sa voix à celles qui demandent le départ de Noureddine Bedoui. « Parmi les conditions de l’apaisement de la situation, le départ des symboles du régime et la démission du gouvernement actuel, que nous considérons comme un gouvernement issu d’un coup d’État. Il a été nommé par la tête de la « bande », Saïd Bouteflika, pour gérer la période qui allait suivre sa tentative de coup d’État contre le peuple et son institution militaire », assène le député du parti dirigé par Abdallah Djaballah.

Aussi, il assure que de nombreux députés boycotteront la session d’automne du Parlement pour signifier le rejet du gouvernement dont, dit-il, « les jours sont comptés » car « la nécessité de son départ fait l’unanimité parmi le peuple, la classe politique et la société civile ».

Évoquant le hirak, M. Benkhellaf dit s’attendre à son retour en force à la rentrée, en dépit de « la volonté de le diviser et de l’affaiblir », notamment de la part des « résidus de l’ancien système qui sont toujours dans les rouages du pouvoir ».

« Ce qu’on a vu lors du vingt-huitième vendredi augure du retour en force du hirak dans les prochaines semaines. Nous souhaitons qu’il reste pacifique et uni autour de ses revendications légitimes, notamment le départ du système, l’ouverture du champ médiatique, la levée des entraves contre l’action politique et l’organisation d’élections propres et honnêtes qui respectent le choix du peuple et ce, en mettant en place un certain nombre de conditions », dit-il.

« Parmi ces conditions, la concrétisation des mesures d’apaisement contenues dans la plateforme d’Aïn Benian à laquelle, au FJD, nous tenons toujours malgré les tentatives de certains de l’enterrer », explique Benkhellaf.

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