L’Algérie poursuit son offensive diplomatique pour imposer un cessez-le-feu à Gaza et isoler diplomatiquement Israël dont l’armée a tué plus de 30.000 Palestiniens depuis le 7 octobre.
Après le véto américain contre son projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU pour un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne, elle appelle les pays musulmans à rompre leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu.
Mardi, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a appelé les pays musulmans à intensifier la pression sur Israël en utilisant les leviers dont ils disposent pour mettre fin à sa « tyrannie et à sa barbarie » dans les territoires palestiniens occupés, particulièrement à Gaza.
Le chef de la diplomatie algérienne s’exprimait à Djeddah en Arabie saoudite lors de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Ahmed Attaf a appelé à l’unification des « positions collectives » des pays de l’OCI et de les « appuyer avec des mesures et des initiatives pour répondre aux cris de détresse de nos frères palestiniens et mettre fin à l’injustice, à la souffrance et aux affres dus à une agression barbare » dont la « barbarie échappe à toute description ».
Le chef de la diplomatie algérienne a remarqué qu’il était « temps de comprendre que les condamnations et l’indignation ne suffisaient pas, à eux seuls, à faire cesser le génocide et l’extermination systémiques dont Gaza est le théâtre ».
Poursuivant, Ahmed Attaf a plaidé pour une « action efficace sur tous les plans en vue d’intensifier la pression » sur l’occupation israélienne et « mettre un terme à sa tyrannie et à sa barbarie ».
L’Algérie plaide pour des positions fortes des pays musulmans contre Israël
Ahmed Attaf a estimé qu’il aurait été « plus sensé que l’ère de reddition des comptes commence pour l’occupant sioniste colonialiste qui devait être jugé et châtié, ici, de par notre engagement et par nos actes ».
Ensuite, le chef de la diplomatie algérienne a appelé les pays musulmans à rompre leurs relations avec Israël. « Il aurait été attendu et espéré que nous soutenions, sans hésitation et sans équivoque, la rupture des relations diplomatiques, culturelles, économiques, commerciales, militaires et sécuritaires », avec Israël, comme l’avait demandé l’Union africaine (UA), lors du 37ᵉ sommet de l’Union africaine le 17 février à Addis-Abeba a-t-il dit.
De nombreux pays musulmans entretiennent des relations diplomatiques avec Israël et n’ont pas jugé nécessaire de les rompre en dépit de la guerre à Gaza. Parmi ces pays figurent le Maroc, les Émirats arabes unis, Bahreïn, la Turquie, l’Égypte et le Soudan.
Au lieu d’une position forte contre Israël, les pays de l’OCI continuent de tourner le dos à la souffrance des Palestiniens, alors qu’ils disposent de leviers politiques, diplomatiques et économiques pour faire pression sur Israël afin de l’amener à mettre fin à la guerre contre Gaza et d’accepter la solution à deux États.
Ahmed Attaf a d’ailleurs déploré “la dénudation du projet de résolution qui nous est soumis, de toutes ces mesures sérieuses, empêchant notre réunion d’atteindre ses objectifs, tout en perdant son essence et son sens ».
Il a répété l’exigence « d’œuvrer à préserver la solution à deux États en élargissant la base des reconnaissances officielles de l’État de Palestine et en poursuivant sans délai la revendication de sa qualité de membre à part entière à l’ONU ».